- Oui, Mencia, oui ! Je veux que tu sois MA gouvernante !
Une nouvelle cinglée virulente du jonc sur ma croupe me fit sursauter et pousser une
plainte de bête blessée, puis me mettre à courir d'une manière forcément maladroite, ridicule,
tandis que, derrière moi, avec une rageuse volupté, Mencia ne cessait de me labourer le derrière de
sa badine flexible.
Nous n'allâmes d'abord pas très loin de cette façon. Je perdis une chaussure, puis l'autre,
et, cinq ou six pas plus loin, une racine traîtresse me fit trébucher et m'écrouler en criant. En
m'agrippant par mon chemisier pour me relever, Mencia acheva de le déchirer en lambeaux et de
me l'arracher. Elle me sabra alors indifféremment le dos et les fesses, me faisant me tordre sur le
sol comme un ver de terre. Pour me zébrer la croupe à sa convenance, elle me planta l'un de ses
talons aiguilles dans les reins, m'obligeant ainsi à bomber encore plus luxurieusement mes
rondeurs sous-lombaires.
Elle ne pouvait toutefois me fustiger éternellement de la sorte.
- Allez !... Debout et avance ! m'ordonna-t-elle en cessant enfin de me frapper.
Pleurant, sanglotant, gémissant, je me relevai tant bien que mal et me remis à avancer en
titubant, ma jupe autour de la taille et ma culotte aux genoux. La lune éclairant comme en plein
jour, je n'avais pas de pine à suivre le sentier.
Ce que je vis au bout me fit me figer sur place.
- Non, Mencia, oh ! non !... Pas les orties ! protestai-je. S'il te plaît, Mencia... Pas ce
soir !... il me semble sentir encore celles dont tu m'as fouettée hier !...
Elle n'avait en rien exagéré la vérité. Sur une longueur d'au moins cent mètres et plus de
vingt mètres de profondeur, s'étendait un véritable " champ " d'orties. C'était à croire qu'on les
avait semées, cultivées, soignées... Elles étaient fournies, hautes, vigoureuses et la tige bien en
feuilles, de cette espèce la plus piquante, la plus venimeuse, la plus brûlante.
- Enlève ta jupe ! m'ordonna-t-elle pour toute réponse.
Quand j'eus obéi, que je n'eus plus sur moi que mes bas, mon porte-jarretelles et ma
culotte, qui m'entravait toujours les jambes, elle me contraignit à une éprouvante cueillette.
En dépit de la cuisson que déclencha sur mes mains la récolte des longues urticacées,
comme de mon appréhension à subir de nouveau la vive sensation de brûlure provoquée par une
fouaillée aux orties, je me dépêchai de m'exécuter afin de m'éviter un surcroît de correction à
coups de joncs.
Lorsque j'eus, grimaçant malgré moi de douleur, cueilli, rassemblé une belle botte de tiges
vigoureuses, abondamment feuillues, Mencia me saisit par les cheveux et m'entraîna de la sorte
vers un gros arbre, à l'une des principales branches basses duquel était accrochée une longue et
solide corde. Une deuxième était lovée au pied du tronc, preuve qu'elle n'avait pas passé, comme
moi, l'après midi au lit et s'était souciée de préparer avec soin, sinon minutie, les étapes de nos
réjouissances nocturnes.
- Pose les orties sur le sol, doucement, sans les abîmer, et ôte tout ce que tu as encore
- sur toi ! m'intima-t-elle. Je veux te voir toute nue, et vite !
Quand je n'eus plus sur moi le moindre voile, elle me fit lever les bras et m'arrima très fort
les poignets, me les serrant tellement que la corde m'entra cruellement dans la chair, puis me fit
tourner le dos aux orties.
- Maintenant, demeure ainsi, debout !... Je suis sûre que tu es toute excitée de te sentir
comme ça en pleine nature, complètement à poil, attachée, à ma merci... Tu aimes, non ?

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