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Après le fléau 69
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APRÈS LE FLÉAU : L’HISTOIRE JUSQUÀ CE JOUR

 

Adaptation Française : Perverpeper.

 

Chapitre 69.

Le studio numéro six dégageait une atmosphère étrange en cette fin de matinée. Pour le moment, il était vide, sombre, froid et silencieux, mais dans quelques heures, il retentirait des hurlements et des applaudissements d’un public survolté et la température y augmenterait considérablement.
Brutus Junior enclencha le bouton principal et le ronronnement d’un générateur revenant à la vie retentit. Les rampes de spots s’illuminèrent les unes après les autres et le studio s’éclaira comme s’il avait été en plein soleil.
C’était comme s’il observait une salle de fête avant son ouverture. Les allées étaient vides, attendant les frissons et les acclamations.
Bien entendu ça ne serait pas ‘rigolo’ pour tout le monde.
Semblable à un grand huit, une grande construction trônait au centre du studio. Il était difficile d’en cerner tous les détails au premier coup d’œil. BJ en était tombé amoureux dès qu’il l’avait vu sur le catalogue en ligne. Ça mesurait environ soixante mètres de longueur sur 15 mètres de largeur, et 6 mètres de hauteur par endroits.
Trois couloirs permettaient à trois compétiteurs différents de se mesurer simultanément. Chacun d’entre eux était surplombé par un rail brillant ressemblant à la rampe en bois d’un escalier. Leurs couleurs étaient vives et respectivement turquoise, rose et jaune.
Chaque rail était généralement positionné à hauteur de taille, maintenu par des tubes transparents en plexiglas. Ainsi, avec un éclairage judicieux, ils donneraient l’illusion de flotter au-dessus du sol.
À la base de la structure, chaque piste était matérialisée par des rayures dont les couleurs étaient identiques au rail sous lequel elles cheminaient.
BJ s’approcha admirativiement de l’assemblage et fit courir la paume de sa main sur l’un des rails. La texture était lisse et douce.
Les trajectoires de chacun des couloirs suivaient la forme d’un huit, orienté dans une direction différente. Tout avait été mesuré et vérifié et scrupuleusement ajusté pour que les participants puissent y circuler sans jamais se gêner.
Il poussa pour vérifier la résistance de l’un des tubes en plexiglas. Le plastique rigide était solide. À l’intérieur, une rangée de petites bulles contenaient des néons aux couleurs de chaque couloir qui seraient illuminés pour le spectacle.
Enfin, cerise sur le gâteau, des circuits électriques invisibles à l’œil nu agissaient sur un mécanisme servant à augmenter ou abaisser la hauteur de chacun des rails.
Sur chacun des tubes, le logo de la société ‘S&M-Cyber 2010’ était gravé. BJ sourit en pensant à l’esprit diabolique qui avait eu l’idée ingénieuse de cet engin diabolique. Il ricana en imaginant les trois familles qui allaient lutter de toutes leurs forces le long de ces couloirs, pour le plus grand plaisir des spectateurs et téléspectateurs.
Et ce ne serait que le premier épisode d’une série d’évênements monstrueux.
Les rails eux-mêmes étaient faits de plastique doux. Enfin, sur la plus grande partie de leurs longueur. Ils étaient arrondis et épais, environ le diamètre d’un biceps masculin. Le principe du jeu était simple. Les concurrents devaient se tenir à cheval sur une rampe et courir, ou plutôt ramper, aussi vite que possible le long du tracé.
En effet, dans ces conditions, courir était impossible pour plusieurs raisons. La plus évidente était que la hauteur de la rampe elle même était trop haute pour que les participants puissent faire autre chose que se traîner précautionneusement en se dandinant obscènement. Chaque candidat, qu’il soit masculin ou feminin, serait nu des pieds à la taille, excepté les talons aiguilles qui lui seraient imposés.
Les escarpins, assortis aux couleurs de leur rails respectifs auraient une hauteur qui varierait en fonction de la taille du concurrent, afin que tout le monde puisse concourir sur un pied d’égalité. Si l’on ajoutait à ça la possibilité de régler la hauteur de chaque rampe, un homme de grande taille et une femme de petite taille, ou inversement, seraient autant handicapés que l’organisateur de la course le souhaiterait. Il pourrait effectuer ces réglages à tout instant comme il l’entendrait.
Chaque candidat serait ajusté de façon à ce qu’il ou elle ait en permanence ses organes génitaux et son postérieur en contact avec le rail. On ferait en sorte qu’ils ne reposent que sur leurs talons et leurs doigts de pieds, jambes tendues, afin qu’ils ne puissent se détendre ou se dégager. De plus, leurs mains seraient attachés dans leur dos afin qu’ils ne puissent s’en servir pour conserver leur équilibre ou éviter de chuter.
Cependant, si on faisait abstraction de ces inconvénients, les complications les plus délicates étaient dues au parcours lui-même, et au rail. Sur près de la moitié du circuit, les rampes étaient lisses, incurvées, presque confortables et le plastique serait lubrifié pendant la compétition. Cependant, certaines sections étaient très différentes.
Sur une longueur de plusieurs mètres, ils formaient un triangle aigu dont la pointe était, bien entendu, dirigée vers le haut, rendant le parcours et particulièrement chaque perte d’équilibre encore plus douloureux.
Plus loin, le plastique devenait plus accidenté, formant une surface innégale, inconfortable. Le plasique y était rapeux comme du papier de verre et, malheureusement pour les malheureux concurrents, il n’était pas lubrifié. À cet endroit, la hauteur de la rampe était telle que les femmes ne pourraient éviter de frotter leurs parties intimes contre les cruelles aspérités. Quand aux hommes, il faudrait qu’ils prennent garde à leurs testicules.
Enfin, aux environs des trois quarts du circuit, la rampe n’était plus en plastique. La surface faisait penser à une brosse à cheveux dont les poils, très courts, se dressaient de façon menaçante. Comble du raffinement, ils étaient inclinés à contre-sens. Ce passage offrait deux possibilités aux pauvres participants : Soit ils se frottaient aussi vite que possible contre les poils agréssifs, soit ils décidaient de ralentir leur mouvement afin de préserver leurs tendres parties intimes.
Pour finir, il y avait la ‘chicane’, où les trois rails se rejoignaient pour n’en former qu’un, évidemment plus large, rayé des trois couleurs, aussi épais qu’une cuisse masculine. À cet endroit, ils devaient écarter leurs cuisses aussi largement que possible et, pour couronner le tout, comme les pointes de leurs talons étaient en métal, elles étabissaient un contact avec des petites plaques en métal disséminés un peu partout le sur la piste, envoyant des petites décharges électriques à travers le rail.
BJ s’installa brièvement au premier rang. De sa place, en tendant le bras, il pouvait presque toucher le couloir extérieur. Les spectateurs seraient pourvus de sacs remplis de fruits pourris et de petites billes de plomb qu’il pourrait jeter sur les concurrents. C’était un sport participatif. Ils pourraient prendre des paris et tenter d’infléchir le résultat de la course en ralentissant les adversaires de leurs favoris. Bien entendu, le jus des fruits et la transpiration rendrait le sol d’autant plus glissant.
Il consulta sa montre, se leva et se dirigea vers le commutateur pour couper l’électricité. Il était impatient, sûr de bien s’amuser au cours des prochaines heures.

perverpeper@perverpeper.com

 

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