Après le fléau 37 |
APRÈS LE FLÉAU : L’HISTOIRE JUSQUÀ CE JOUR
Adaptation Française : Perverpeper.
Chapitre 37.
La population de la "Grande Alliance Américaine" était maintenant réduite à environ un cinquième de ce qu’elle était avant le fléau. De grandes étendues autrefois occupées au Nord, a l’Ouest et au sud étaient déjà redevenus des forêts brousailleuses et désertiques. Les grandes villes étaient maintenant désertes, composées essentiellement de ruines toxiques. Il n’y avait plus de grandes industries, mais, petit à petit, l’économie agricole redémarrait.
Parallèlement, les recherches médicales et pharamaceutiques parmi la population se développaient plus vite que toutes les autres activités. La demande de médicaments efficaces était de plus en plus forte, même si elles n’étaient pas encore vérifiées. Malheureusement, l’amendement qui permettait aux esclaves de refuser de participer aux expérimentations médicales ralentissait les progrès qui n’étaient pas aussi rapides qu’il l’auraient du. Les sociétés pharmaceutiques furent parmi les premières à saisir l’opportunité que présentait l’arrivée des esclaves non-Américains qui n’étaient pas protégés par l’amendement.
L’une d’entre elles, dont le logo représentait une tête de Rhinoceros et sa corne, était leader sur le marché.
Stella s’assit autour de la table circulaire de la bibliothèque avec Brutus et leurs invités Américains. Disposées sur la surface en cuir et noyer, plusieurs gammes de boites en carton portant des labels différents et contenant chacune un assortiment de plaquettes colorées ou de petites fioles, s’étalaient devant eux.
L’homme appelé Rhino tendit ses mains devant lui comme s’il était un prestigidateur et leur sourit.
« Les voici… Les dernieres drogues produites par nos laboratoires. Le top de ce que mon pays peut offrir aujourd’hui. Ampa, Pom, Gourdies, Glabries, Fixeurs, ASM, demandez ce que vous voulez, nous l’avons. »
Stella se pencha sur les produits, les yeux brillants. Tous ces produits pouvaient leur rapporter une fortune. Et pas seulement, ils pouvaient aussi en profiter et en tirer beaucoup de bénéfice pour leurs activités !
« Dites-nous en un peu plus, s’il vous plaît. Comment appelez-vous ces petites pillules roses ? des Ampa ? »
« Bien sûr. A-M-P-A. Veut dire Additif Multiple Progéniture Artificiel. Traitez une fille avec une seule de ces pillules et lorsqu’elle accouchera, vous obtiendrez au minimum des triplets, souvent des quadruplés, des quintuplés et même des sextuplés… »
Stella attrapa l’une des pillules rondes. « Ampa, hmmm ? »
« Ouais. C’est ça. Progéniture multiple. Je ne sais plus exactement comment ça agit, mais ça abuse la génétique. En deux mots, vous pouvez produire des bébés bien plus rapidement que si vous laissez la nature faire. Ça ne joue presque pas sur le corps de la femme, alors il faut que vous soyez sûre qu’elle est destinée à la reproduction et rien d’autre. »
« Effets secondaires ? » Demanda Brutus.
Rhino haussa les épaules. « Rien dont nous soyons sûrs. Bien entendu une recherche plus approfondie serait nécessaire, c’est pour ça que je suis là. Les esclaves que je vous achète nous serons d’une grande utilité. »
Stella s’empara d’un autre comprimé. Une capsule ovale et molle contenant du liquide.
« Et ça ? »
Rhino sourit malicieusement.
« C’est ma préférée. » Le Pom. Nous avons travaillé dur sur un équivalent de l’Ampa pour l’homme et ça c’est soldé par ce produit dérivé ! La Potion d’Orgasme Massif. Pom pour faire court. Ça n’augmente pas la fertilité du sperme mais la quantité du liquide séminal. Une vraie aubaine pour l’égo masculin ! Une éjaculation normale est à peu près l’équivalent d’une cuillérée non ? »
Stella eut un rire joyeux. « Parlez pour vous même, Rhino. En ce qui concerne Brutus, on devrait plutôt compter avec une cuillère à café ! »
Brutus lui tamponna amoureusement l’épaule de son poing. « Ecoutez-la, celle là ! »
Rhino enchaîna avec conviction. « Prenez l’une de ces petites chéries environ deux heures avant, et votre prochain orgasme sera dix à vingt fois plus fourni. Je veux dire, l’équivalent d’au moins un verre à pied. Peut-être plus. Vous devriez voir une minette vous tailler une pipe lorsque vous avez pris un Pom. Elle aura besoin d’un autre type de Pom pour s’essuyer lorsque vous aurez joui !
Les yeux de Stella s’illuminèrent.
« Et les effets secondaires ? » Demanda à nouveau Brutus qui semblait pleinement concerné cette fois.
« Nous sommes sûrs à 99,9 pourcents, pas à 100. Mais pour rester raisonnable, nous recommandons d’en prendre au maximum un par jour. Personnellement, je ne m’en sers pas aussi souvent. Je m’en sers plutôt comme d’une gâterie occasionnelle. »
« Et celles-là ? » Demanda Stella.
Durant les dix minutes qui suivirent, Rhino passa en revue toutes les gammes de produits. Les Gourdies avaient l’effet opposé au Pom. Les Gourdies avaient l’effet opposé au Pom. Il fallait en prendre une tablette par semaine et ça garantissait que n’importe quel homme était incapable d’entrer en érection pendant 7 jours, d’où leur nom. D’après Rhino, ces pillules releguaient les cages de chasteté au rang de reliques du passé. Stella en était moin sûre. Les cages avaient leurs avantages. Rhino la rassura en garantissant que les Gourdies ne diminuait pas le désir sexuel, mais au contraire l’exacerbait, ce qui rendait les choses encore plus frustrantes pour le sujet traité.
Les Glabries n’étaient qu’un gadget vicieux qui n’avait aucun rapport avec la médecine. Elles causaient une disparition irréversible de l’ensemble du système pileux. Une seule tablette et le sujet perdait définitivement jusqu’au moindre duvet dans les sept jours. Ces comprimés étaient interdits sur le territoire de la Grande Alliance, et Rhino les bradait clandestinement.
Les Fixeurs étaient la dernière drogue en vogue de l’année. Une tablette produisait une paralysie totale du sujet pendant une période variant de 100 à 140 minutes, qui dépendait de la taille du sexe et de la résistance du sujet. Les organes internes continuaient à fonctionner parfaitement mais tous les muscles externes, mis à part les globes occulaires et la vision, cessaient toute collaboration avec le cerveau du sujet. On pouvait voir, entendre, sentir et goûter, mais on était incapable de réagir de quelque manière que ce soit à ce qui se passait pendant ce temps. Jamais le mot "passivité" n’avait eu autant de signification.
Les gouttes d’ASM se présentaient sous la forme d’une petite fiole en verre équipée d’une petite pipette. Une seule goutte prise oralement sur la langue, occasionnait temporairement Cécité, Surdité et Mutisme forcés. Le sujet devenait incapable de voir, entendre ou parler (d’où le nom ASM pour Aveugle Sourd et Muet). Bien entendu, cet état pouvait devenir une véritable torture puisque tous les autres sens continuaient à fonctionner normalement.
Les goofies étaient un autre gadget vicieux. Ils causaient un déchaussement des dents, transformant ainsi le plus parfait des sourires en grimace odieuse et obscène. Les effets n’étaient pas irréversibles, mais nécessitaient des mois d’orthodontie à l’aide de bagues et de colliers pour redresser les mâchoires ainsi traitées.
Enfin, le Rit était une crème en bouteille ou en tube qui causait les crises d’acné les plus sévères à l’endroit où elle était appliquée. On pouvait l’utiliser sur le visage, le corps, les muqueuses, où partout ailleurs. Ça produisait des boutons rouges extrêmement démangeants, aussi gros qu’une pièce de dix cents, dont l’extrémité produisait de grosses protubérances remplies de pus de la taille d’une pointe de stylo. Chaque bourgeon murissait lentement pendant environ deux jours, avant de causer une irritation intense et repoussante pendant les trois jours suivants, à l’issue desquels il pouvait exploser aléatoirement. En même temps, si le sujet ne résistait pas à la démangeaison qui durait pendant l’intégralité de ces cinq jours et se grattait, dans les heures qui suivaient, plusieurs autres boutons poussaient au même endroit, prolongeant le calvaire de l’infortuné(e) de dix nouvelles journées. Ces pustules de nouvelle génération étaient de dimensions pratiquement doubles des précédantes, s’apparentant plus à des furoncles virant sur le vert et suintants.
Les autres produits n’étaient encore qu’au stade expérimental et, malgré leurs propriétés qui étaient plus que prometteuses, ils ne retinrent même pas l’attention de Stella. Elle étudiait attentivement la liste de prix bradés que Rhino lui avait proposé.
« Nous faisons des prix de gros. » Déclara-t-il. « De gros rabais. »
Elle sourit. La négociation était son péché mignon et sa grande force. Rhino avait déjà choisi six esclaves qu’il comptait ramener dans son pays. Ses comptes montraient qu’elles lui avaient coûté 63,500 Crédits, alors qu’il lui en avait offert 500,000…
De plus, alors qu’il prétendait qu’elles étaient toutes destinées à la recherche médicale, elle était convaincue qu’il se réservait la Lavinia de Brutus comme esclave sexuelle personnelle. Elle avait tous les as en mains.
Ils burent, fumèrent, plaisantèrent et marchandèrent, si bien que tout le monde quitta la table satisfait. Le Rhino eut ses six esclaves, dont Lavinia et la société Brute eut douze boites de produits pharmaceutiques, un contrat de distribution exclusif, une garantie de fourniture à la demande et une somme de près de 400,000 crédits en contrepartie des esclaves. Ses commanditaires seraient entièrement satisfaits. Sans compter les énormes profits qui restaient à venir.
Enfin la cerise sur le gâteau, elle pourrait réinvestir les quatre-cent-mille Crédits dans de nouveaux esclaves. Avec des sommes pareilles, elle pouvait surrenchérir sur n’importe-quel concurrent et acheter en plus grandes quantités. Il était temps de développer l’activité de la société.