Après le fléau 103 |
APRÈS LE FLÉAU : L’HISTOIRE JUSQUÀ CE JOUR
Adaptation Française : Perverpeper.
Chapitre 103.
La bibiliothèque avait été arrangée presque comme pour une cérémonie. Il y avait des chaises confortables rangées en ligne de chaque côté de l’allée centrale. Devant l’assemblée, au centre d’une estrade, trônait une solide construction en bois et en métal qui faisait penser à une immense table rectangulaire, disposée à l’envers, et dont les pieds auraient été en l’air.
La base de la structure, un plateau gigantesque, était fixé au sol et supportait quatre gros pieds en bois qui se dressaient comme de solides poteaux.
Une robuste bâche était tendue horizontalement à mi-chemin entre chaque poteau, maintenue par de solides cordes de marine. La toile était fortement tendue et avait la forme d’une étoile à quatre pointes. Basiquement, ça ressemblait à la découpe d’un corps humain. Les bras et les jambes étaient fixés diagonalement à chaque montant et, au centre une pièce de tissu à la forme d’un torse s’évasait.
À différents endroits, ainsi que sur chaque pilier, pendaient des menottes, des anneaux et de longues courroies en velcro dont le but évident était d’attacher et de lier un corps.
Visiblement, il s’agissait d’un hammac d’un type très spécial.
Stella avait quitté les studio numéro 6 au moment ou la ‘course de montagnes russes’ atteignait son point culminant. Elle avait pris une ‘cariole humaine’ et fait route vers la bibliothèque.
Lorsqu’elle pénétra dans la salle, un orgue jouait doucement une musique de fond.
Brutus, le Docteur Thorne et une douzaine de VIP y papotaient en l’attendant.
Elle sourit et fit signe à ses invités de s’asseoir. Des plateaux d’apéritifs leurs furent offerts par des esclaves. Un photographe et trois cameramen avaient installés leur matériel à divers emplacements et attendaient le début des réjouissances.
Une paire de grands rideaux en velours étaient tirés devant la construction, la cachant aux spectateurs.
Stella s’assura que tout le monde était confortablement installé et fit un petit signe discret.
L’orgue entonna une musique familière.
Quelques secondes plus tard, Jane et Jim furent introduits par leurs gardes. Ils furent cérémonieusement escortés le long de la grande allée.
Le visage de Jane était masqué par un voile de dentelle qui ne révelait que ses grands yeux bleus encadrés par ses tresses blondes. Elle portait une robe de mariée virginale, des escarpins en satin et tenait un bouquet de fleurs séchées en partie délabrées.
C’était le même bouquet et la même robe qu’elle avait porté lors de son mariage avec Jim, avant le fléau, lorsque leur vie était encore normale.
Sur sa poitrine, on pouvait deviner la forme de ses boucles de métal qui tendaient le tissu soyeux et virginal.
À côté d’elle, un homme la menait à la noce.
Ce n’était pas son père, cette fois-ci.
Mais son mari.
Il portait un smoking noir. Cependant, sa veste béait et un carré avait soigneusement été découpé sur le devant de son pantalon, révelant son bas-ventre imberbe et impuissant.
Son sexe, contenu dans un tube étroit en métal autour duquel un ruban à froufrou était attaché, pendait sur le devant de son costume. Il était chaussé de mocassins en cuir noir vernis, ses cheveux bruns avaient été récemment coiffés et son visage était rasé de près.
Un caméraman fit un gros plan de son visage étrangement consentant. Il ressemblait vaguement à un père donnant sa fille à marier à un garçon de mauvaise vie ou à quelqu’un qu’il n’aimait pas. Pourtant, il s’acquitait honorablement de son rôle de père fier.
Les gardes les firent pivoter face à leur audience silencieuse et attentive.
Les yeux de Stella errèrent sur l’ensemble de la scène, vérifiant les derniers détails et les caméramen.
Elle fit un autre signe et un maître-chien les rejoint par une porte derrobée. Au bout de sa laisse, Hamlet, l’un des quatre chiens de Stella tirait tellement sur sa laisse que l’homme avait du mal à le contenir.
C’était un magnifique Dogue Allemand noir de 90 centimètres lorsqu’il se tenait normalement et de la taille d’un homme lorsqu’il se dressait sur ses pattes arrières.
Ses cent kilos de muscles ondulaient sous son pelage court qui brillait sous les rampes qui éclairaient la pièce, tandis que ses yeux et ses oreilles vibraient alertement aux solicitations qui l’entouraient.
Le Dogue Allemand est connu comme "l’Apollon de la gent canine" en raison de sa musculature et, à la vue d’Hamlet, il était difficile de ne pas le reconnaître.
Oui, pensa Stella, à moins que vous soyez dans la peau de Jane !
Les spectateurs applaudirent poliment et Hamlet aboya une fois, exhibant ses magnifiques dents. Il apportait avec lui cette légère odeur de chien, mais Stella savait qu’il avait été baigné brossé et soigné pour l’occasion.
La cérémonie conduite par le Docteur Thorne fut brève. Elle demanda qui mariait la chienne et un garde poussa fermement Jim dans le dos.
« C-c’est… Moi. » Murmura-t-il.
Ensuite, la doctoresse demanda qui prenait la chienne pour épouse.
Le Maître-chien encouragea Hamlet par sa laisse, lui faisant faire quelques pas en avant.
Alors, Saddie frotta Hamlet derrière les oreilles et déclara :
« Toi. Hamlet. »
Elle demanda que la chienne vienne se positionner à côté de son étalon et questionna les participants pour savoir si quelqu’un avait une bonne raison de s’opposer à cette union.
Les invités rigolèrent et se grattèrent le cuir chevelu, comme si ils cherchaient désespérément une raison valable à tout ça, faisant sourire Stella, tandis que le caméraman les filmait en gros plan.
« Absolument personne. » Répondit finalement Stella, au nom de tous.
« Moi, Hamlet, je te prends, Jane, pour ma chienne. Je ne serai pas fidèle, et je n’attends pas que tu le sois, mais tu m’aimeras, m’honoreras et m’obéiras aussi longtemps qu’on te le demandera. » Récita la doctoresse pour le chien.
Hamlet poussa un aboiement excité et tout le monde rit à nouveau.
Puis le Docteur Thorne demanda à Jane de répéter après elle.
« Moi, Jane… »
La haute qualité du micro perche capta un petit toussottement d’apréhension derrière le voile de Jane.
« Moi, Jane… »
En les circonstances, sa voix était étrangement calme.
Stella regarda dans sa direction et inclina la tête en signe d’approbation.
« Déclare prendre hamlet pour étalon. » Continua la Saddie.
« D-déclare… Prendre Hamlet p-pour étalon… »
« Je n’attendrai pas de toi que tu sois fidèle, et je doute de l’être moi-même… »
« Je… N’attendrai pas de t-toi que tu sois fidèle, et je d-doute… de l’être moi même… »
« Mais je t’aimerai, t’honorerai et t’obéirai aussi longtemps qu’on me le demandera. »
« Mais je t’aim… T’aimerai, t’honorerai et t’ob-t’obéirai aussi longtemps… Qu’on me le demandera. »
Un nouveau tonnerre d’applaudissements emplit la bibliothèque.
Les caméras s’attardèrent brièvement sur le visage de Jim, puis sur le voile de Jane.
Stella observa le père factice avec intérêt. Elle adorait les moments cruciaux comme celui-ci.
« Maintenant, la chienne peut embrasser son étalon. » Conclut Saddie.
Lentement, Jane leva la tête et souleva son voile, le rabattant sur ses épaules.
Les spectateurs s’avancèrent sur leurs sièges.
Son maquillage était superbe. Ses cils délicatement réhaussés par du mascara, ses joues légèrement colorées par du fond de teint et le rouge à lèvres qui redéfinissait les contours de sa bouche la faisaient ressembler à une adorable poupée.
Hamlet leva la tête, gueule entrouverte, un filet de bave pendait entre ses dents. Conscient de l’attentention qu’on lui portait, il se mit à haleter, langue pendante.
Un garde poussa sur la tête de Jane, l’obligeant à poser ses lèvres sur les siennes.
« Allez ! Vas-y, ne sois pas timide ! Embrasse-le » L’encouragea la doctoresse.
Le flash de l’appreil photo immortalisa son sourire forcé au moment ou elle avala difficilement sa salive.
Elle retroussa ses lèvres et poussa un petit gémissement de dégoût.
Excité, Hamlet aboya.
« Je vous déclare unis par les liens canins. » Déclara le Docteur Thorne.
Tout le monde trinqua en poussant des "Vive les mariés".
« Je lève mon verre à l’étalon et à sa nouvelle chienne. » Lança Stella en se dressant face à ses invités.
Jane regarda autour d’elle, l’œil hagard. Son maquillage était légèrement souillé par la bave d’Hamlet. Ses yeux croisèrent brièvement ceux de Jim, puis du photographe et finalement ceux de Stella qui semblaient lire au fond de ses pensées. On avait l’impression qu’elle s’imaginait être au bout de son épreuve et qu’elle jaugeait ses performances au taux de satisfaction des spectateurs.
Stella sourit. « Coupez ! » Ordonna-t-elle aux techniciens.
Il y eut un silence gêné dans la salle.
« Bien, » Continua Stella. « Je pense qu’il est temps de se préparer pour la scène suivante : La lune de miel et la… Heu… Première nuit ! » Et elle fit un nouveau signe.
« Nooooon… » Pleurnicha Jane en la regardant avec horreur.
« Vous n’êtes que des salauds ! » Hurla Jim en tentant de se libérer.
Lentement, les grands rideaux rouges s’étaient mis à coulisser derrière eux, révelant le fameux hamac.
L’un des gardes, un grand costaud, attrapa le bras de Jim et lui rabattit sans efforts dans le dos en lui faisant une clé qui le fit gémir de douleur.
Les spectateurs ricanèrent nerveusement.
« Tu me paiera ça plus tard. » Lui dit Stella, d’une voix posée qui ne laissait rien présager de bon.
« Vous m’aviez promi… » Supplia Jane. « S’il vous plaît. Vous avez dit que ça ne serait qu’une scène de cinéma, qu’une parodie, et que si nous nous comportions bien, ça serait tout. Nous avons fait ce que vous vouliez !! »
Elle se jeta sur le sol.
« Vous aviez promis… » Pleurnicha-t-elle.
Stella baissa les yeux sur elle et haussa les épaules.
« J’ai menti. »