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Après le fléau 07
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APRÈS LE FLÉAU : L’HISTOIRE JUSQUÀ CE JOUR

 

Adaptation Française : Perverpeper.

 

Chapitre 07 : La cuisine.

Dans la cuisine, le chef se cura le nez et, d’une pichenette, envoya le résultat de ses fouilles dans le grand chaudron. Il était responsable des quelque 200 repas journaliers des esclaves, d’environ 190 repas “normaux” et 10 menus "spéciaux" ou, parfois, "à la carte". Avant le grand fléau, il travaillait dans le restaurant favorit de Brutus et Stella. Il avait été rattrapé par la justice six mois auparavant, mais Stella les avait achetés, sa femme et lui, et ils faisaient maintenant partie des esclaves les mieux traités du domaine. Tant qu’il procurait une nourriture mangeable – même si elle était infecte – qui ne rendait pas les esclaves malades, et qui ne coutait pratiquement rien, tout irait bien pour lui. Il avait même le droit de vivre avec sa grosse épouse, d’âge mûr. Même si Stella l’avait envoyée séjourner quelque temps au bordel quand elle était déçue par sa cuisine.
À l’intérieur du chaudron, de gros morceaux de gras et de cartillage bouillonaient dans l’eau qui avait servi au nettoyage la veille. La graisse se mélait à l’eau savonneuse et une épaisse couche de crasse flottait à la surface. Juste avant de servir, il ajouterait plusieurs sachets de poudre de protéines, vitamines, antibiotiques et antitoxines qui maintenaient les esclaves en bonne santé.

Ensuite il s’occupa des repas spéciaux. Ils étaient réservés aux nouveaux esclaves et à ceux qui étaient légèrement punis. Il avait aligné dix gamelles blanches sur la table. Dans le refrigérateur, une épaisse mixture gluante avait déjà presque durci. L’ingrédient basique était un chou qu’il avait pris au fond d’un placard humide, amer, constellé de vers et dont la date limite était largement dépassée. Mais en le faisant bouillir pendant plusieurs heures avec une boîte de tomates moisies et quelques litres de lait caillé, il avait suffisament réduit pour former une masse brune ayant la consistance de nourriture pour bébés. Puis il avait ajouté la “texture” : Un grand bol d’ongles de mains qu’il avait obtenu des responsables des sanitaires, et un autre grand bol de poils pubiens qu’il s’était procuré au salon de coiffure. Il avait mélangé le tout et vérifié à l’aide d’une petite cuillère, satisfait de voir qu’il y aurait des ongles et des poils dans toutes les assiètes. Enfin, il avait ajouté des cubes de gelatine pour donner une apparence de confiture à l’ensemble et quelques cuillérées d’une bouteille étiquetée "Semence de cheval" pour la touche finale.

Il préleva la mixture dans le réfrigérateur et la partagea en dix grosses tranches vacillantes de la taille d’une épaisse croute de pizza. Au dernier moment, il viderait sa vessie dessus et les servirait dans les gamelles blanches.
Avec un sourire de satisfaction, il alluma une cigarette bon-marché, jeta l’allumette et tapota sa cendre dans le chaudron avant de s’asseoir, dans l’attente de ses "consomateurs".

 

perverpeper@perverpeper.com

 

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