suviant
Sensuelles aventures pour une même destinée 47
précédant

Par Julien Graves

 

f/f exhibition réticence humiliation

 

Chapitre 5 la reine des tigresses.

 

                  Je rouvris les yeux, reposée, détendue, après ce que j'appellerai une nuit réparatrice, ne sachant si j’avais dormi durant la nuit ou le jour, ni combien de temps mon sommeil avait il duré, n'ayant plus aucun points de repères dans le temps.
Je m'étirai longtemps, et me redressai après quelques secondes.
Mon estomac se fit entendre, réclamant la part qui lui revenait, et je me décidai donc à partir à l'aventure, pour explorer ce territoire, qui m’avait été décrit, comme sauvage, malgré mes craintes, et mon  appréhension d'être de nouveau surprise par l'une de ces femmes à  moitié tigresse.
Je traversai donc la pièce dans laquelle je me trouvai, et dans laquelle j'avais fais  la connaissance de Annabelle, et me glissais dans l'une des ouvertures pratiquées dans l'un des murs pour me couler prudemment dans la pièce.
Je scrutai chaque parcelle, chaque coin sombres pour déceler le moindre danger, avant de faire quelques pas, et de traverser de cette façon, des salles, de différentes formes et de différentes tailles.
Hormis leurs tailles et leurs formes, elles se ressemblaient très fortement, les murs et le plafond étaient d'un blanc cassé, le sol sablonneux, dans lequel étaient amarrées ça et là, quelques plantes en plastique, rappelant une atmosphère sauvage et mystérieuse.
J'avais traversé une dizaine de salles, lorsque j'entendis un bruit assez spécial dans l'une des pièces qui juxtaposaient celle dans laquelle je me trouvais.
Je me rapprochai sans bruit de l'une des ouvertures, et risquai un œil à travers cette brèche.
Je vis deux jeunes femmes, à l'air tout aussi bestial que celui  qu'avait affiché Annabelle, dévorant le contenu d'un aspect assez mou, d'une gamelle.
Une fois qu'elles eurent fini leurs rations, elles allèrent boire chacune leur tour dans ce que je pris pour une fontaine, puis disparurent par l'une des ouvertures de la pièce.
Je me recroquevillai, pour ne pas me faire voir, en attendant un peu qu'elles se soient éloignées.

Après quelques instants, je risquai de nouveau un œil dans la pièce d'où venait de sortir les deux jeunes femmes, et je constatai avec surprise, que les deux gamelles qui venaient d'être vidé, se trouvaient là, de nouveau pleine de cette pâtée informe.
J'hésitai quelques secondes, mais mon estomac l'emportant sur ma peur, je me glissai dans la pièce et m'approchai furtivement des gamelles.
Je posai mes doigts dans l'une d'entre elles, et le portai à ma bouche, pour goûter cette nourriture à  l'aspect peu ragoutant.
Je grimaçai un peu, mais ma faim devenant pressante, je repris un peu de nourriture et l'avaler rapidement.
J'avais ingurgité environs la moitié de cette pâtée, lorsque je cru qu'une tempête se déchaîna sur moi.
Je fus violemment projeté sur le côté, et roulai sur le dos. Je n'eusse que le temps d'apercevoir deux éclairs, et je senti mes joues irradier d'une douleur intense.
Mes yeux s'embuèrent de larmes aussitôt sous l'intensité de cette vague déferlante. A travers le rideau humide qui se formait devant ma  vue, je distinguai une forme sombre se pencher sur moi, et senti mon cou saisit par deux mains aux ongles acérés.
" Chienne! Qui t'as permis de toucher à ça!!! "
Je ne pu répondre tant la peur, la douleur de mes joues, et de ses ongles me tailladant la gorge.
Cependant, une chose était sûre, c'est que ça n'était pas Annabelle, cette voix là, était beaucoup plus sauvage, et agressive!
" Tu vas payer sale garce!!!! "
Je vis avec horreur sa main se lever, déployant ses doigts, mettant en évidence les ongles  longs et pointus, dignes de griffes de panthères!
Elle commença à abattre sa main visant mon visage, et en un éclair il y eu un grand bruit, et elle fut projeté à près de deux mètres de moi.
Je restai immobile, n'osant plus bouger, me demandant ce qui se passait, et m'attendant au pire.
Je vis mon assaillante se relever, et se précipiter sur quelque chose, ou quelqu'un, et fut repousser avec une violence inouïe, et retomba au sol, en se tenant la figure en gémissant.
" Tu peux te relever?"
Je sursautai en entendant cette voix, et en apercevant la main que me tendait Annabelle.
Elle me souriait amicalement, et m’aida à me redresser.
Je regardai autour de nous, et aperçut dépassant des ouvertures des murs, les fasciées d'une dizaine de jeunes femmes, nous observant, et à quelques mètres, se tenant toujours la tête à deux mains, la jeune femme qui m'avait attaqué quelques secondes auparavant.
" Cette jeune fille, est sous ma protection, si vous y toucher, vous vous en repentirez longtemps, c'est bien compris!"

Annabelle fixait successivement chacune des jeunes filles qui nous observaient, puis son regard tomba sur la jeune femme toujours au sol.
" Quant à toi, si tu tente de l'approcher encore, tu ne vivras plus longtemps c'est moi qui te le garantie!!!"
La jeune femme regarda à la dérobée ma défenseuse  et baissa le regard, signifiant sa soumission et sa résignation.
" Maintenant, laissez nous! Partez!  Fichez-moi le camp!!!"
Lorsqu'Annabelle prononça ces mots, je vis passer dans ces yeux, une lueur animale, qui ne présageait rien de bon pour celle qui n'obtempérerait pas à ce nouvel ordre.
En moins de 10 secondes, toutes les jeunes femmes, y compris celle qui m'avait agressée, avait disparut et je restai seule avec Annabelle.
Elle me prit la main, et m'invita à m'asseoir, ce que je fis sans oser protester.
Elle me désigna la gamelle, dans laquelle j'avais commencé à me restaurer, et me dit d'une voix douce.
" Mange ma petite Sabine, c'et pour toi, aller."
Je la regardai interdite, n'osant que faire.
" Tu veux que je me fâche, que je rappelle ton amie de tout à l'heure? Aller mange je te dis!"
LE ton qu'elle employa me convaincu et me fit taire mes hésitations. Je m'approchai de la gamelle, et engloutit le reste de son contenu.
Elle me conduisit ensuite à la fontaine afin que je puisse boire un peu d'eau pour me rafraîchir.

Elle me prit dans ses bras et commença à m'embrasser en me caressant. Je me laissais faire, trop craintive de ce que pourrait entraîner un refus ou une rébellion de ma part, et bientôt nous nous retrouvâmes allongées l'une sur l'autre, tête bêche, à nous procurer du plaisir l'une à l'autre.
Nous prîmes notre plaisir en même temps, et restâmes longuement dans la même position.
Je vins me blottir dans ces bras, une fois qu'elle se fut redressée, et elle lécha mes joues marquées de longues zébrures rougeâtres, laissées par mon agression.
"Ne t'en fais plus. Tu peux à présent circuler et faire ce que bon te semble dans ce domaine.
- Mais pourquoi, pourquoi as tu fais ça. Et pourquoi te craigne-t-elle toutes ainsi.
- Saches que dans ce pôle, on m'appelle la reine tigresse.
- La reine tigresses?
- Oui, on m'a donné ce surnom, d'une part car j'ai été la première à être envoyé ici, et j'ai toujours su me montrer supérieure face à elles. Ton assaillante, n'est pas très méchante au fond d'elle, elle a juste voulue faire sa féroce et sa bête sauvage pour t'impressionner.
- Je dois dire, qu'elle a réussie.
- Oui Je veux bien croire que lorsque tu n'es pas habituée à ce genre de comportements, tu sois impressionnée. Mais si tu remets les choses à leurs places, tout se passe correctement.
- Oui mais tu es sûre que de la tuer résoudra les choses?
- La tuer? Jamais je ne ferai ça, je risquerai d'être bannie, et d'être tuée à mon tour. Non, c'est juste pour lui faire peur, et lui montrer que je ne plaisantais pas.
- Mais pourquoi m'as tu défendue? Tu aurais très bien pu la laisser faire, et regarder comme ça.
- Simplement, car je n'aime pas la violence gratuite comme ça sur celles qui sont sans défense. De plus tu es très particulière, et je crois que s’il t'arrivait quelque chose, j'en connais trois, qui nous feraient passer un mauvais moment.
- Que veux-tu dire? Je ne comprends pas?
- Simplement que tu es un bijou. Que si on t'a envoyé ici, alors que tu porte les marques du réseau, ça n'es pas pour t'y enfermer définitivement, comme nous le sommes.
- Tu voudrais dire?
- Oui tu m'as compris. Si tu es là, c'est pour quelque chose de plus subtile. Pour te permettre d'affronter, de te faire prendre conscience de quelque chose en toi.
- Mais quoi?
- ça, je ne peux pas te  répondre ma petite, il n'y a que toi qui peux le savoir et le découvrir."

Nous continuâmes à discuter tendrement pendant un très long moment.
Nous nous couchâmes enfin l'une contre l'autre, sur le sol de la pièce, et nous endormîmes bientôt, alors que mon esprit était traversé   sans cesse par les paroles d’Annabelle, pleine de tendresse et de sagesse.
Je me dis avant de sombrer dans le sommeil, que cette jeune femme, méritait vraiment son surnom de reine des tigresses, souple, silencieuse, violente, comme un félin, sage, posée, réfléchis  comme une souveraine...

 

jujudoka@free.fr

 

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