suviant
Sensuelles aventures pour une même destinée 26
précédant

Par Julien Graves

 

f/f exhibition réticence humiliation

 

Chapitre 2. Les trois lettres.

 

Le bruit strident du réveil tira Malaurie du brouillard nocturne de son sommeil. Elle ouvrit les yeux, encore fatiguée  par la mauvaise nuit qu'elle venait de passer. Elle savait parfaitement quels avaient été ses rêves, des visions étranges passaient et repassaient à travers sa tête et devant ses yeux. Ces images étaient accompagnées toujours des mêmes paroles, celles de sont père lisant cet article de journal, celui dont tout le monde avait parlé la veille, et qui lui restait imprimé dans le crâne.
Elle restait là, allongée, n'osant pas faire le moindre geste.
Son réveil retentit à nouveau, ce qui la fit sursauter de plus belle.
 Elle se décida enfin, et se leva rapidement comme si elle voulait fuir un danger. En hâte elle prépara ses vêtements, passa à la salle de bain, fit sa toilette, s'habilla, revint dans sa chambre se maquilla brièvement, vérifia le contenu de son sac, et descendit à la cuisine.
Son père assis à la table, se versait un café. En la voyant, il leva un œil surpris.
" - Déjà prête? Demanda-t-il.
- Oui, tu vois tout arrive. répondit Malaurie, en prenant un bol et en se servant du café.
- Oh toi! Tu n'as pas bien dormi.
- Euh et bien pas tellement.  Acquiesça Malaurie. Mais comment le vois-tu?
- Tu as une salle tête ma fille. Et puis, reprit-il après un moment de silence, je me suis levé deux fois cette nuit, pour aller boire, et je t'ai entendu remuer et parler dans ton sommeil.
- Ah bon? Tu es sûr?
- Si je te le dis. Tu demanderas à maman si tu ne me crois pas. Elle t’a entendu aussi.
- Mais je disais quoi?
- ça! Je ne peux pas le dire. Mais tu n'avais pas l'air d'accord.
- Je ne me souviens de rien."
Le silence s'installa tandis que Malaurie buvait son café, tout en réfléchissant aux dernières 24 heures. Qu’elle venait de vivre, et à son comportement. Ça ne lui ressemblait pas de parler dans son sommeil. Elle sentait, que depuis la veille, sa vie semblait vouloir changer, lui montrer d'autres choses. Lesquelles elle ne le savait absolument pas, mais elle sentait que ça ne tarderait pas à se concrétiser. Elle ne comprenait pas pourquoi, mais depuis qu'elle avait entendu son père lire cet article de journal, son esprit, s'embrumait, et le pressentiment du changement, se faisait de plus en plus présent.
" Sans doute, se dit-elle, il doit y avoir un rapport? Mais lequel? Je dois en avoir le cœur net."
Sa décision était prise. Elle percerait ce mystère, de toute façon, si sa vie devait changer, elle changerait, qu'elle le veuille ou non. Alors elle découvrirait le lien entre cet article, et ce changement qu'elle sentait tout proche.
" Il faut que j'en parle.  se répéta-t-elle."
La voix de son père la fit sursauter
" Malaurie, on y va?
- Euh, oui papa. Excuse-moi."
Elle finit son bol de café d'une traite, le mit dans l'évier, monta l'escalier en courant, prit son sac, fourra son téléphone portable dans sa poche, passa dans la chambre de ses parents pour embrasser sa mère, redescendit l'escalier, et rejoignit son père dans la voiture où celui-ci l'attendait déjà.
" - C'est bon on peut y aller? Tu es prête?
- Oui excuse, j'ai été embrassé maman. »

Monsieur PALTIN démarra. Malaurie sortit son téléphone portable et entra dans son répertoire. Elle sélectionna Jean, et cliqua sur envoyer un message. Elle écrivit :
" Il faut que je te parle, c'est très important, rendez-vous ce midi devant le resto universitaire bizou"
Elle appuya sur envoyer. L'écran de son téléphone changea, puis un bip retentit, accompagnant un message qui apparaissait sur l'écran du téléphone, informant Malaurie que son message avait bien été reçu.
Elle souffla de soulagement.
" - quelque chose ne va pas? Demanda Monsieur PALTIN.
- Euh non, non. Répondit Malaurie, en tentant d'adopter une attitude détendue."
Monsieur PALTIN garda le silence, même si il avait bien senti que sa fille tentait de faire bonne figure.
Le reste du trajet  se déroula en silence.
La voiture ralentit après quelques minutes, et s'arrêta devant un groupe de bâtiments. Malaurie, sortit, et fit signe à son père en claquant la portière. Celui-ci repartit, alors que Malaurie se dirigeait déjà  vers l'un des bâtiments, et y entrait.

A la fin de la matinée, Malaurie se rendit devant un bâtiment sur la façade duquel était inscrit (restaurant universitaire). Elle stoppa à quelques mètres de l'entrée, s'écartant de la foule des étudiants qui venait déjeuner, puis chercha du regard son ami, et le vit s'avancer vers elle. Elle lui fit signe  en souriant, et le jeune homme lui rendit son sourire, en  la rejoignant.
" - Coucou! s'exclama Malaurie.
- Coucou s'écria le jeune homme.
- Tu vas bien mon petit Jean chérie?
- Oui et toi ma douce?
- Oui, euh enfin, euh je dois te parler.
- Oui, aller viens on va manger, et on parlera après."
Le couple s'approcha de l'entrée du bâtiment, et y pénétra.
Une fois à l'intérieur, ils se servirent  et vinrent s'installer à une table.
" - Alors, demanda  Jean en entamant son assiette, qu'est ce qui ce passe de si important?
- Euh et bien, euh si tu permets, on en parlera après, je ne veux pas trop que quelqu'un entende. Dit Malaurie en pâlissant.
- Mais dit moi de quoi il s’agit, ça concerne quoi? Aller, donne moi des infos au moins, même si on n’en parle pas vraiment.
- Euh, ça me concerne moi, et c'est assez perso. C'est un truc bizarre, et voilà. J’ai besoin d'en parler, mais je ne sais pas quoi penser, comment le dire...."
Les deux jeunes étudiants finirent de manger, et sortirent. Après avoir parcourut en silence une centaine de mètres, et se trouvant seuls, ils s'assirent sur un banc.
" - Alors tu vas enfin me dire qu'est-ce qui se passe? Demanda Jean en passant son bras autour de la taille de Malaurie.
- Et bien voilà. Tu te souviens hier? ON a parlé de cet article.
- Oui, mais on a  parlé de beaucoup de choses?
- Oui. Mais je ne sais pas comment exprimer ça. voilà, en fait, depuis que mon père a lu cet article hier matin, je n'arrête pas d'y penser. J'en ai même fais des cauchemars cette nuit.
- Ben, c'est un peu logique que tu y pense, la fille avait ton âge, tu la connaissais par personne interposée, c'est quasiment à coté de chez toi....
- Oui, mais Je ne crois pas que ça soit ça. Enfin je veux dire, ça dois jouer, mais, c'est bizarre.
- Qu'est-ce qui est bizarre ma chérie?
- J'ai un drôle de pressentiment.
- Lequel?
- j'ai l'impression, que quelque chose va changer, ou que je vais découvrir quelque chose. Et j'ai l'impression que cette chose va changer ma vie. Quoi? Je n'en sais rien, mais je le sens
- Tu te fais des idées et des soucis pour pas grand choses ma puce.
-  Je ne sais pas. Peu être? Mais je te dis c'est bizarre.
- Aller ma douce, enlève ces idées noires de ta tête. Dit Jean en passant sa main sur la joue de Malaurie et en l'embrassant tendrement. "
Les deux jeunes gens restèrent un long moment sans bouger, silencieux.
" - Je dois te dire quelque chose mon chérie. Dit en tremblant Malaurie.
- - Quoi, mon amour?
- Je, je, dois savoir ce que tout ça veut dire. Je veux trouver ce qui se passe.
- Mais non arrête de te faire du souci.
- Je dois savoir sinon je vais devenir folle.
- Et tu vas faire quoi? Hein?
- Je ne sais pas. Mais il faut que je fasse quelque chose."
La jeune fille vint poser sa joue contre celle de son fiancé, et ferma les yeux.

Après quelques minutes, Jean regarda sa montre.
" L'heure tourne ma chérie. Dit-il doucement. Il va falloir retourner en cours. »
Les deux amoureux se levèrent, et après un dernier baisé, se séparèrent à regrets.
L'après midi passa paisiblement pour Malaurie. Son attention et son esprit furent occupé par les exposés de ses professeurs, ce qui éloigna un peu ses idées obscures, ce qui amena la jeune fille à reprendre le chemin de son domicile, vers 18 heures.
En arrivant dans la station de métro, elle sentit comme une agitation chez les passants qui l'entouraient. Elle ne releva pas tellement ce changement d'ambiance, attribuant cet effet, à la fin de journée. Lorsqu'elle entra dans le métro, elle se raidit en entendant les discussions des gens présent autour d'elle.
Ses yeux parcoururent la voiture dans laquelle elle se trouvait, et soudain son regard tomba sur un journal qu'un homme tenait ouvert sur ces genoux, non loin d'elle.
Elle sentit qu'elle devait voir quelque chose. Que ce journal lui apporterait quelque chose de nouveau. Elle se concentra donc sur le papier, et eu du mal à retenir un cri de stupeur. Elle pouvait lire, en grosses lettres, le titre d'un article :
" L’affaire des disparitions, une quatrième jeune femme se volatilise dans la nature."
Lorsque le métro s'arrêta quelques stations plus loin, la jeune fille descendit et courut vers le petit étal de presse écrite se tenant dans la station, pour acheter le journal dans lequel se trouvait l'article qu'elle venait d'entrevoir, puis reprit sa route vers chez ses parents, tout en lisant les colonnes du canard.
" Une quatrième femme, se volatilise dans la nature.
Ce midi, dans la ville d'ONSE LES VAGUES, les services de police ont été avertis de la disparition d'une jeune femme de 21 ans. Celle ci, partit de chez elle la veille pour son travail à 3 kilomètres de son domicile, n'est pas rentré chez elle, et n'est pas reparut. Il semble que celle ci ne soit jamais arrivée sur les lieux de son entreprise. Tous les moyens sont mis en œuvre pour éclaircir ce mystère."
Malaurie releva la tête, et referma le journal. Elle se pressa, et arriva bientôt chez elle. Elle se débarrassa de sa veste, et tendit le journal à son père.
" Tiens c'est l'édition du soir j'ai pensé que sa te tenterai."
Monsieur PALTIN prit les papiers et l'ouvrit. En voyant l'article, il releva la tête
" Tu ne l'as pas acheté pour moi. Mais pour cet article, non? demanda-t-il.
- Euh? Oui je dois avouer que oui.
- Je me doute.
- J'étais au courant tu sais? On l'a su au bureau en début d'après midi."
Le téléphone de Malaurie retentit. La jeune fille se précipita dans sa chambre et décrocha.
" - Allo?
- Allo, Malaurie?
- Ah Laurent. Comment va?
-(ça va. Enfin autant qu'on puisse aller.
- Oui je comprends. Jeanne m'a dit.
- Oui je sais. Dit moi  nous sortons ce soir tu veux venir avec nous?
- Euh il faut que je voie avec mes parents mais normalement ça ne devrait pas poser de problèmes.
- tu me confirme?
- Ok pas de souci.
- à toute alors.
A toute."
Elle raccrocha, puis redescendit. Elle entra dans la cuisine et après avoir discuté avec sa mère, elle remonta dans sa chambre, envoya un message à Laurent, lui fixant rendez vous, et se prépara.
Vers 20 heures 30, elle sortit et remonta la rue. Après avoir fait plusieurs centaines de mètres, elle s’arrêta, et s'assit sur un banc.
Elle attendit là, que ses amies la rejoignent. Cependant, après plusieurs minutes, ne les voyant pas arrivée, elle se leva et fit quelques pas. En regardant sa montre, et vint se rassoir.
Une dame vêtue d'un ensemble de cuir, s'approcha d'elle, et lui adressa la parole.
" - bonsoir.
- Bonsoir répondit Malaurie furtivement.
- Vous auriez l'heure mademoiselle s'il vous plaît?
- Euh oui, il est 20 heures 45.
- Merci, bonne soirée.
- bonne soirée."
Malaurie regarda cette femme s'éloigner lentement. Elle sentait à nouveau se sentiment bizarre. Comme si cette femme l'avait réveillé.
Une camionnette passa devant elle, et la femme monta à son bord. Le véhicule tourna le coin de la rue, puis disparut rapidement.
La jeune fille resta prostrée, assise sur le banc, son esprit navigant dans ses images troubles.
Soudain Elle entendit un bruit derrière elle. Elle se retourna brutalement, et ne vit rien. Elle promena son regard autour d'elle, mais tout était calme. Elle se rassit. Sa main vint toucher une demi-feuille de papier.
" Mais cette feuille n'était pas là il y a juste 30 secondes? Se demanda-t-elle?"
Elle prit la feuille de papier, et lu juste les trois lettres S A D inscrites en noir sur le blanc de la feuille.
Cet évènement l'ébranla. Qu’est ce que voulait dire ce sigle? Comment cette feuille de papier avait pu arriver à côté d'elle sans qu'elle ne s'en rende compte?
Elle jouait avec le papier tout en essayant de répondre à ces questions, lorsqu'elle entendit un cri à quelques dizaines de mètres d'elle.
Elle tourna la tête, et vit Laurent et Jeanne s'approchaient. Elle rangea rapidement le papier dans son sac, se jurant de ne pas parler de cet évènement à quiconque, avant d'avoir trouvé des réponses correctes à ces questions.
Elle se leva, rejoignit ses amis, et après les avoir salués, ils partirent tout trois en direction d'un petit bar restaurant dans lequel ils passèrent la soirée.
Vers Minuit, ils en ressortirent, puisJeanne et Laurent raccompagnèrent Malaurie devant sa porte. Après s'être embrassé, les trois amis se séparèrent, et Malaurie regagna sa chambre.
Elle cru mourir de frayeur lorsqu'elle s'assit sur son lit et qu'un bout de papier tomba par terre.
Elle le ramassa, et vit en lettre majuscules, les trois mêmes lettres S A D marquées en noir.
Elle se releva en hâte, et ouvrit son sac pour vérifier que le papier qu'elle avait trouvé sur le banc était bien celui qu'elle venait de ramassé.
Son angoisse fut à son paroxysme lorsqu'elle découvrit que le papier trouvé sur le banc, était bien dans son sac.
Elle compara fébrilement les deux papiers, ils étaient identiques. Ses doigts se crispèrent sur l'oreiller. Elle mit les papiers dans son sac, et le ferma.
Elle se coucha enfin, et après avoir tourné dans son lit à la recherche du sommeil pendant 2 heures, elle finit par plonger dans des rêves étranges et agités.

 

jujudoka@free.fr

 

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