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Sarah Porter va à l'école (05)
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Adaptation française par Perverpeper

 

 

Avant-propos : Ce conte entièrement fictif est l’adaptation française de l’œuvre américaine d’un auteur dont le pseudonyme est "Garmonbozia".
Sachez que ce récit fait l’objet d’un copyright et ne doit donc pas être posté sur aucun autre site sans autorisation formelle.

PP

 

 

Sarah Porter va à l'école

 

Chapitre 05 - Dans lequel Sarah fait la connaissance des ses camarades de classe.

 

Un joli petit minois plein de taches de rousseur apparut dans l’encadrement de la porte. C’était une adorable fille aux cheveux roux ardents et elle interpelait Sarah, qui regardait avec ahurissement les dernières filles disparaître dans la salle annexe.

« Hé Porter, viens. Il n’y a que dix minutes d’eau chaude et, tu peux me croire, il vaut mieux éviter l’eau froide. » La pressa gentiment l’adolescente.

Sarah classa son accent comme étant Irlandais. Elle avait toujours admiré la façon dont ces gens parlaient. Une très jolie façon de s’exprimer, presque musicale. Elle se précipita à travers la porte. Sa première étape serait les toilettes, qu’il n’y ait que dix minutes d’eau chaude ou pas.

Elle suivit l’autre fille en courant, franchit la porte d’entrée et s’arrêta net, sur le pas de porte. La pièce était une vaste salle d’eau, entièrement carrelée de blanc avec une bande de carreaux bleus qui courait à mi hauteur sur tous les murs. Toute la moitié droite de la salle était délimitée par une petite marche haute carrelée afin d’éviter que l’eau inonde l’autre moitié. Les douches elles-mêmes étaient constituées de poires fixées aux murs et dirigées vers le sol selon un angle à quarante-cinq degrés. Il n’y avait aucune cabine individuelle.

Sarah fut encore plus choquée lorsqu’elle remarqua qu’il n’y avait pas de cabines pour les toilettes non plus. Les quatre cuvettes de WC se trouvaient juste en face de l’adolescente et elle remarqua que lorsque la porte était ouverte, on pouvait les apercevoir sans aucune difficulté depuis le salon. Le mur gauche était recouvert d’un immense miroir qui faisait toute la longueur, et sous lequel se trouvait une rangée de lavabos.

La jeune fille stupéfaite remarqua tout en un coup d’œil circulaire, mais ce qui monopolisa son attention fut le groupe de filles, se déshabillant devant ses yeux ébahis. Beaucoup d’entre elles étaient déjà en sous-vêtements. Sarah les regarda se dévêtir et placer chaque élément dans un sac en tissu dont le cordon était suspendu à un crochet sur le mur. Chaque fille semblait avoir son propre sac.

Sarah en resta abasourdie. Elle observa ces jolies filles qui portaient toutes le même uniforme, mais se trouvant à des stades différents de nudité. Chacune d’entre elles portait le même soutien-gorge pigeonnant, mais aucune n’avaient un paire de seins identique.
Il y en avait des gros, des petits, avec de longs tétons ou des petits, sombres ou clairs, fermes et pointus ou bien doux et malléables. Toutes ces poitrines étaient joliment mises en valeur par les balconnets, jusqu’à ce qu’ils soient ôtés et que la gravité fasse son effet, mettant à jour les vraies différences entre chacune des adolescentes.

Sarah n’avait jamais vu autant de jolies filles à la fois, et cela l’intimidait énormément, certaine qu’elle était de ne pas être à la hauteur. Bien sûr, elle se trouvait jolie, mais elle estimait que sa beauté était banale et en aucun cas aussi rayonnante que celle de ces filles.

« Allez Porter, viens. Nous n’avons pas beaucoup de temps. » La pressa la jolie rousse avec son accent Irlandais.

Les yeux de Sarah se posèrent sur l’incontournable pendule qui trônait au milieu du mur. Il était précisément Vingt heures et huit minutes. Certaines filles étaient déjà entièrement nues et se dirigeaient vers les douches.

Sarah s’approcha des toilettes. À la vue de tout le monde ou pas, elle avait besoin d’y aller et elle devait y aller maintenant. Mais avant qu’elle ait esquissé le premier pas, elle sentit qu’on l’attrapait par le bras et qu’on la poussait sur le côté.

« Identifie-toi d’abord et dépêche-toi. » Lui recommanda l’Irlandaise avec insistance en rangeant son corsage dans le sac en toile.

Sarah fixa la fille qui ôtait sa jupe pour la placer dans le sac. Elle ne la quitta pas des yeux en se penchant vers le scanner. C’était une fille superbe. Sa peau était d’un blanc d’albâtre et ses petits tétons délicatement teintés de rose. Avec ses longs cheveux roux flamboyants et ses grands yeux verts pétillants, elle ressemblait d’avantage à l’œuvre d’un grand peintre qu’à un être de chair et de sang.

Le scanner ne bipa pas, elle dût prendre l’étiquette en métal et la faire passer sur la fenêtre pour qu’il l’enregistre. Elle pouvait sentir le code-barre gravé dans le métal.
Bip ! Le scanner réagit engendrant cette bouffée de chaleur, devenue familière, sur les joues de l’adolescente confuse.

« Tu pourras pisser dans la douche. Fais-moi confiance, c’est drôlement mieux comme ça. Bon j’y vais, je ne veux pas manquer d’eau chaude. »

Sur ce, la jeune fille bienveillante, qui était maintenant nue, se précipita rejoindre les autres filles sous les douches.

Sarah avait déjà fait pipi sous la douche une ou deux fois, mais elle avait eu l’impression que c’était incorrect. Sans compter qu’avec toutes ces filles… Mais peut-être qu’elles ne s’en rendraient pas compte. Elles semblaient toutes occupées et elle décida de tenter sa chance. Haha rigola-t-elle intérieurement, quelle rebelle je fais.

Il ne restait qu’un seul sac vide. Il portait le numéro quatre, ce qui correspondait à celui de son lit. Il y avait trois rangées de six crochets sur le mur, ce qui faisait un total de dix-huit filles.

Ça ne faisait pas tant que ça. Elle avait lu sur Internet qu’il y avait au moins deux cents filles à Harkwood. Elle se remémora son beau-père lui suggérant de faire une recherche sur l’école. Elle avait découvert un site web très professionnel avec des tas de photos de filles s’amusant, suivant des cours, faisant des compétitions de cross-country avec d’autres écoles, donnant des concerts et s’adonnant à la charité. Ça paraissait être une école formidable et Sarah avait été immédiatement conquise, se disant qu’Harkwood serait sa meilleure chance de réussir ses études.

Éclipsant ces souvenirs, Sarah commença à se dévêtir. Elle se débarrassa en vitesse de son uniforme et le suspendit au crochet, comme elle avait vu les autres filles le faire. Elle posa naturellement ses chaussures, à la verticale du sac, sur un quatre marqué au pochoir sur le carrelage en caractère gras.

Et elle se retrouva une nouvelle fois nue. Elle avait l’impression que son temps à Harkwood se résumait à alterner entre nudité et habillement. Quelles heures complètement folles, se dit-elle en trottinant vers les douches.

Il n’y avait que dix pommes de douches alimentées en eau, cinq de chaque côté de la petite pièce, si bien que certaines filles devaient se partager la même. Le système de plomberie semblait très performant. L’eau jaillissait à pleine force, de telle façon que même si on ne se trouvait pas directement sous le jet merveilleusement chaud, on se mouillait aussi bien.

Elle enjamba timidement la petite marche et s’avança vers la jeune fille qui avait été si secourable. Elle était seule à occuper sa douche et Sarah pensa que cela ne la dérangerait pas de la partager, ni qu’elle se soulage ici puisque c’était elle qui le lui avait suggéré.

« Moi c’est Murphy, » Déclara la jeune fille aux adorables tâches de rousseur en lui tendant la main. Sarah la serra chaleureusement, reconnaissante de ces premiers signes amicaux qu’elle avait désespérément recherchés depuis son arrivée.

« Viens, mouille-toi et lave-toi les cheveux en premier. L’eau ne va plus durer longtemps et notre shampoing est génial. Il faudra te les laver tous les jours, c’est super sympa lança Murphy avec un sourire rayonnant.

« Merci, moi c’est Sarah Porter. »

« Seulement Porter, c’est mieux. Tous les profs, l’équipe administrative et les préfètes nous appellent par notre nom de famille. On a toutes décidé de perpétuer cet usage entre nous, comme ça on s’y habitue plus facilement. D’autant plus qu’il y a deux "Kate" et deux "Anne" » Sourit la jolie rousse.

Sarah tendit la main et s’empara du shampoing qui attendait dans une petite alvéole sous la poire de douche. Elle jeta un coup d’œil sur l’étiquette, c’était un shampoing démêlant. Elle en avait essayé un quelques fois, mais était restée sceptique, se disant que ça n’était pas aussi performant que lorsque les deux produits étaient séparés. Il s’agissait d’une marque dont elle n’avait jamais entendu parler. Probablement Européenne, se dit-elle en en versant une portion généreuse dans le creux de sa main.

Enfin… Elle n’en pouvait plus d’attendre et elle se soulagea avec bonheur, tout en se savonnant les cheveux. Un interminable jet d’urine jaune sombre gicla le long de ses jambes, lui donnant l’impression qu’elle se débarrassait d’un poids énorme qui encombrait son ventre. C’était une sensation fabuleuse, le bien-être fut si intense qu’il s’apparenta presque au plaisir sexuel.

Gênée, elle regarda vers Murphy qui se tenait à côté d’elle, avec la conviction qu’elle savait, mais celle-ci sembla n’y prêter aucune attention.

« Regarde, il y a même des gants pour se faire un gommage. »

Sarah en passa un sur chacune de ses mains. Ils étaient faits d’un matériau synthétique rêche, aux couleurs bleu profond de Harkwood.

Elle se lava avec délice, profitant de l’eau chaude extraordinairement douce, qui lui donnait l’impression de dissoudre toutes les épreuves qu’elle venait d’endurer.
Pourtant, la tentation de regarder les autres filles se fit pressante, la scène était presque hypnotique et, sans cesser de se savonner avec les gants, elle regarda les dix-sept autres adolescentes. Toutes portaient les mêmes gants qu’elle et savonnaient consciencieusement leurs superbes corps pubères. C’était un tableau étrange ; dix-sept corps nus avec toutes ces petites mains bleues virevoltant constamment sur les peaux luisantes. On aurait dit une sorte de récital de danse érotique moderne.

Le spectre de leurs couleurs de peau semblait presque complet, allant du plus blanc, comme sa voisine Irlandaise, jusqu’au bronzage le plus brun d’une jeune fille particulièrement grande aux cheveux noirs comme l’ébène. Il y en avait même une qui était tellement bronzée que ses marques donnaient l’impression qu’elle portait toujours sa culotte.
Bizarrement, il n’y avait pas de fille à la peau réellement noire, ce qui faisait une sacrée différence avec son ancienne école aux Etats-Unis.

Physiquement, chacune d’entre elles était mince ou athlétique, à tel point que Sarah avait l’impression de prendre sa douche avec une équipe de "Cheerleaders" comme on en trouvait chez elle, ou alors avec un groupe de jeunes mannequins, s’imagina-t-elle en pensant que c’est à ça qu’elles auraient ressemblé.
Jusqu’à présent, elle avait toujours évité la gym et ses douches collectives tant ses études occupaient la majeure partie de son temps. C’est comme ça qu’elle était devenue la meilleure élève de son école.
Sa rêverie l’empêcha de se concentrer sur sa douche, et elle s’abandonna à la caresse de l’eau délicieusement chaude qui ruisselait sur son corps.

Soudain, Sarah remarqua qu’elle était la plus petite du groupe. Elle ne mesurait pas encore un mètre cinquante mais continuait à grandir. Du moins c’est ce qu’elle espérait car elle n’avait pas pris beaucoup de centimètres durant les derniers six mois.
Jusqu’à présent, cela ne l’avait pas beaucoup préoccupée, mais maintenant, en observant toutes ces filles qui avaient le même âge qu’elle, elle se sentait vraiment petite. Bien sûr elle s’était développée à d’autres endroits, ses seins continuaient à pousser, si bien que leur taille B tendait largement sur le C.

Alors qu’elle était perdue dans ses pensées, observant les autres tout en se savonnant, l’une des filles qui se trouvaient près de la porte cria "Encore une minute". Aussitôt, tout le monde s’agita et il y eut une bousculade bon enfant pour se placer le mieux possible sous l’eau afin de rincer au plus vite la mousse savonneuse.
Elle sourit inconsciemment, sentant que l’humiliation des dernières heures commençait presque à s’évanouir. Elle était parmi les siennes, maintenant, et s’amusait en rigolant comme tout le monde. Cette école allait être géniale.

« Tu as un très joli sourire, » La complimenta Murphy en la ramenant sur terre. « J’adorerais avoir des fossettes aussi mignonnes que les tiennes. »

Sarah rougit, heureuse que la chaleur des douches masque son trouble. Elle était toujours gênée lorsqu’on la complimentait, n’ayant jamais eu l’opportunité de s’y habituer.

« Et toi Murphy, tu as la peau la plus sensationnelle que j’ai jamais vu. Tu es si blanche, on dirait de la porcelaine. » Lui répondit-elle gentiment.

Elle trouvait bizarre de l’appeler par son nom de famille, alors qu’elle espérait qu’elles allaient devenir de bonnes amies. Cela lui parut terriblement impersonnel.

« Merci, on n’a pas beaucoup d’occasions pour se faire bronzer en Irlande, tu sais. » Plaisanta Murphy en fermant les robinets.

Les deux filles ôtèrent leurs gants et les rangèrent avec le savon et le shampoing.

Tout le groupe sortit des douches dans un même ensemble, il n’y avait aucune raison d’y rester une fois que l’eau redevenait froide. La vue des ses dix-sept corps nubiles, entièrement nus, se déplaçant à travers la buée lui fit penser à une scène de film.
Chaque fille s’empara d’une serviette pliée sur un banc à l’extérieur des douches.

« Grrrr ! » Grogna Murphy. « Ces serviettes sont terribles. C’est bizarre comme tout le reste est génial, le shampoing, le savon, les uniformes et tu n’as pas encore vu les draps. Mais ces saletés de serviettes me font penser à du papier de verre. »

Sarah prit la sienne et commença à se sécher. C’était une longue serviette blanche sur laquelle le mot "Trinité" était brodé, en bleu, dans un coin. Elle comprit immédiatement ce que la jolie rousse avait voulu dire. Le tissu était rêche et rugueux. Son contact avec la peau était horriblement désagréable. Même mouillé, il ne s’attendrissait pas.
Lorsque les filles eurent terminé de se sécher elles les enroulèrent autour de leurs cheveux, les réunissant en une sorte d’étrange turban blanc, tandis que celles qui avaient les cheveux courts les abandonnaient sur le banc.

Ce fut un spectacle étrange que de voir chaque fille se pencher à tour de rôle sur le scanner placé dans l’embrasure de la porte, attendre le Bip et sortir de la pièce. Sarah se demanda pourquoi ils ne les avaient pas placés plus en hauteur. Elle était la plus petite du groupe, et même elle devait se pencher pour passer son étiquette sur le scanner. Ils avaient certainement dû avoir des filles plus petites lors des promotions précédentes.
Elle regarda Murphy d’un air interrogateur.

« Ah, d’habitude on a le temps de se préparer, mais ce soir, comme Miss Peach était présente, nous n’avons pas eu le temps de prendre nos affaires de toilette dans le dortoir. Viens, ton lit est juste après le mien, je vais te montrer où se trouve ton matériel. »

Sarah enroula sa serviette autour de ses cheveux et se joignit au défilé de filles nues, se penchant sur le scanner et s’identifiant avant de quitter la salle d’eau. Se déplacer dans cette tenue, la mettait mal à l’aise, même au milieu de toutes ces adolescentes de son âge. Pourtant, c’était plus facile que dans cette pièce étrange, devant cette infirmière si jolie mais si sévère. Quelque part, elle avait le sentiment qu’on la jugeait, qu’on évaluait son comportement dans ces situations. La façon dont ses seins bougeaient pendant qu’elle marchait la dérangeait, mais au moins il ne frottaient pas sur son corsage contre lequel ses tétons s’étaient durcis toute la soirée. Finalement, il y avait peut-être un petit avantage à être nue.

Lorsque Murphy et Sarah arrivèrent à l’entrée du dortoir, elles croisèrent une file de filles qui repartaient déjà. Chacune portait un petit filet. Sarah dut attendre que les deux filles qui la précédaient utilisent le scanner avant de pouvoir le faire à son tour et pénétrer dans le dortoir. Elle ne comprenait vraiment pas pourquoi tout cela était nécessaire. La raison pour laquelle il fallait scanner ses déplacements entre chaque pièce restait un mystère pour elle. Cela lui paraissait bizarre qu’on ait besoin de savoir exactement dans quelle pièce elles se trouvaient, particulièrement lorsqu’elles étaient dans leur dortoir.

Lorsque le Bip retentit, signalant sa présence dans la pièce, elle put enfin découvrir son dortoir. Ce n’était pas une grande pièce, moins large que le salon principal qu’elle venait juste de traverser. Neuf lits étaient alignés de chaque côté de la pièce avec un petit placard sans porte pour chacun d’entre eux. Sur le mur du fond, en face de la porte, se trouvait un grand miroir de près de deux mètres de large qui couvrait toute la surface, du sol au plafond. Sarah détourna aussitôt les yeux pour observer le reste de la pièce, fuyant le reflet de son corps nu.

Les lits étaient simples, avec une armature en fer, de petits pieds métalliques et un matelas relativement peu épais, mais ils étaient impeccablement faits. Il n’y avait pas de tête ou de pied de lit, mais un oreiller reposait contre le mur. Les draps blancs de chacun d’entre eux étaient parfaitement pliés, et elle remarqua qu’une petite ligne bleue indiquait l’endroit où ils devaient être rabattus sur les couvertures. On aurait pu croire qu’un adjudant de compagnie extrêmement maniaque venait régulièrement les inspecter.

Le placard qui se trouvait près de son lit ressemblait d’avantage à une étagère incrustée dans le mur. Dans la partie supérieure ses jupes et ses corsages étaient suspendus. Ils avaient été sortis de leurs étuis en cellophane – six corsages et deux jupes – parfaitement repassés. En dessous de cet espace, se trouvaient quatre étagères. Sur la première, un livre, dont elle pouvait voir qu’il s’agissait des règles de sa Maison, et deux grosses boites, encore scellées attendaient. Sur la deuxième, se trouvaient ses chaussettes, ses culottes et ses soutiens-gorge. La troisième était vide et celle du bas contenait ses chaussures de sport, un emplacement pour les chaussures qu’elle avait du laisser dans la salle d’eau, un autre emplacement de la même taille et une petite boite contenant son matériel d’entretien. Voilà à quoi devaient maintenant se résumer ses maigres possessions à Harkwood.

Ça ne faisait pas grand-chose. Mais c’est tout ce dont j’ai vraiment besoin se dit Sarah. Tout était fourni, même si elle ne pouvait s’empêcher d’éprouver un peu de tristesse à l’idée que ce petit placard contenait les seuls objets qu’on l’autorisait à avoir et qu’aucun d’entre eux ne lui appartenait vraiment.

Elle tendit la main et s’empara du petit filet qui était suspendu à un crochet à côté de ses jupes. Puis elle se retourna pour voir ce que faisait Murphy, mais elle se rendit compte qu’elle était seule dans le dortoir. L’adolescente se précipita pour rattraper les autres filles. Elle dépendait vraiment d’elles et il lui fallait suivre leurs déplacements. Elles étaient toutes arrivées depuis quelques temps, avaient probablement lu les règles et savaient ce qu’il fallait faire et ce qui allait suivre.

Avant de sortir, Sarah se pencha sur le scanner et attendit avec exaspération que le bip se produise, mais, comme il ne retentissait pas, elle attrapa son étiquette et la passa avec colère devant l’appareil. C’était vraiment ennuyeux. Pourtant, toutes les autres filles ne semblaient pas avoir de problème avec ça. Il fallait donc qu’elle persévère. Elle brûlait de leur demander ce qu’elles pensaient d’être étiquetées comme des animaux. De toutes les humiliations qu’elle avait subi depuis son arrivée, cette étiquette dégradante était largement la pire.

Toutes les filles étaient maintenant alignées derrière les lavabos, contre le mur le plus éloigné. Il n’y en avait que six, ce qui obligeait les filles à attendre leur tour, par groupe de trois. Elles discutaient aimablement entre elles, pendant que les autres se lavaient les dents. Sarah profita de cette opportunité pour inspecter le contenu de son sac. Il y avait une petite brosse à dents dont le manche était plus petit que celle qu’elle utilisait habituellement – sept à huit centimètres maximum – un tube de dentifrice, une petite brosse, trois tampons avec leur applicateur rangés dans un tout petit sac en plastique, mais aucun nécessaire de maquillage ni même le moindre déodorant.

Lorsqu’elle s’en ouvrit à Murphy, celle-ci lui expliqua que le savon qu’elles utilisaient pour se doucher était fabriqué selon une formule chimique spéciale, antibactérienne, qui contenait déjà du parfum. Si bien qu’il n’y avait pas besoin de déodorant.

« Je sais que ça paraît un peu étrange, mais c’est vrai. »

« Et qu’y a-t-il dans les deux grosses boîtes ? S’enquit Sarah. « J’ai remarqué qu’elles sont toutes encore scellées. »

« Ça, c’est le cœur du problème, hein ? Elles sont scellées. » La taquina Murphy. « Non, je pense que nous aurons des réponses demain, mais d’après moi, elles contiennent nos livres de cours et tout le matos, tu vois ? Les stylos et tout le matériel scolaire dont nous aurons besoin en cours. »

Sarah eut du mal à quitter l’adolescente Irlandaise des yeux. Elle était fascinante, sachant qu’il était impoli de fixer quelqu’un, elle sauta sur l’occasion pour regarder les autres filles. Juste de petits coups d’œil ici et là, rien d’équivoque.

Non seulement, l’adolescente curieuse était captivée par les différentes tailles et formes des seins des autres filles, mais leurs pubis aussi était source d’un immense intérêt. Certaines d’entre elles avaient des toisons épaisses en forme de triangle qui semblaient protéger tout l’espace entre leurs cuisses – celles là devaient avoir un look terrible dans leur petit string blanc – tandis que d’autres n’avaient qu’un petit duvet, tout comme elle. Certaines d’entre elles s’étaient rasées ou épilées, ne conservant qu’une petite bande de poils enfin quelques unes étaient totalement glabres.

L’une de ces filles entièrement lisses avait un comportement qui la faisait ressortir du lot. Elle était extrêmement sexy, ouvertement. La façon dont elle se déplaçait, plus en glissant plus qu’en marchant, la façon dont elle ondulait des hanches, bougeant ses cuisses d’une manière si provocante que son sexe imberbe, qui faisait la moue, en devenait si attirant que Sarah avait un mal terrible à ne pas la fixer. Mais elle n’était pas lesbienne, même en la regardant, cela ne l’excitait pas, c’était juste qu’elle n’avait jamais vu de fille se comporter comme ça.

« Ouais, c’est Casta, » Déclara la petite rousse en remarquant la préoccupation de Sarah. « C’est une Française et c’est une traînée. Ça fait des jours, maintenant, qu’elle nous raconte tous ses exploits en long en large et en travers. Et elle se tripote tous les soirs, sous ses draps. »

Sarah eut l’air choqué par cette information. Non pas qu’elle condamne qui que ce soit parce qu’il ou elle se masturbait, mais dans une pièce remplie de filles… Et tous les soirs !
Quand l’envie lui prenait, Sarah fermait la porte de sa chambre et s’assurait que tout le monde était endormi ou qu’elle était bien seule. Alors, elle s’adonnait à ses ébats intimes. Honnêtement, elle n’en faisait pas une montagne, mais pour rien au monde elle n’aurait consenti à ce que quelqu’un le sache.

« Et elle a des idées bizarres. Tu sais, tous ces trucs qu’on nous a fait faire, tu sais, avec les préceptrices et le personnel et ces positions au garde-à-vous et ces saloperies » Se plaignit Murphy en donnant une pichenette exaspérée à l’étiquette métallique qui pendait au lobe de son oreille. « En fait, Casta estime que cette école n’est pas réellement une école normale du tout. Elle dit que c’est une école du sexe et que nous sommes destinés à devenir des esclaves sexuelles pour être vendues à des émirs pour leurs harems. »

À ces mots, Murphy éclata de rire. Son musical et pur était contagieux. Sarah se mit à rigoler elle aussi.

« Mais en réalité, » Continua Murphy, « Depuis que nous sommes arrivées, nous en discutons tous les soirs, et nous considérons que c’est une sorte d’initiation. Tu sais le genre de truc qu’on fera subir, nous aussi, aux premières années lorsqu’on sera en dernière année. Tu dois savoir de quoi je parle, vous faites tous ça aux states non ? »

« Oui, à l’université, ça se pratique beaucoup, on appelle ça le bizutage » Reconnut Sarah. Constatant qu’elle n’était pas la seule à envisager cette théorie, ce qui la soulagea énormément.

« C’est notre tour, » S’exclama Murphy en s’approchant d’un lavabo qui venait de se libérer, tandis que Sarah se positionnait sur celui d’à côté.

Sarah s’observa à travers le miroir, ôta la serviette de sa tête, les agitant pour finir de les sécher. Elle s’apprêtait à l’enrouler autour de son corps lorsque Murphy l’arracha de ses mains et la jeta avec la sienne sur la pile de serviettes usagées.

« Pas autorisé ! Ça ne fait pas partie de notre uniforme officiel donc on ne peut pas s’en servir de vêtement. Bizarre, mais il faut t’habituer à l’éducation anglaise. » Rigola l’adolescente aux cheveux de feu.

Sarah se mit à brosser ses cheveux en se regardant dans le miroir. Elle contempla ses seins qui s’agitaient au rythme de ses coups de brosse. Elle avait l’impression que tout ce qu’elle faisait mettait sa nudité en valeur. Être entourée d’autres filles aussi nues qu’elle l’aidait un peu, lui donnant l’illusion qu’elle pouvait se fondre dans la masse et presque parvenir à se faire oublier, au milieu de toutes ces jolies filles. Malheureusement ça ne suffit pas à apaiser sa gêne.

Tandis qu’elle brossait ses cheveux soyeux, la petite étiquette qui pendillait au bout de son oreille polarisa son attention. Elle mesurait environ deux centimètres de long et les lumières vives qui éclairaient la salle d’eau la faisaient étinceler. Elle était relié à son oreille par un petit anneau en argent. N’avoir qu’une seule boucle d’oreille lui parut étrange. Ça lui donnait presque un air de Pirate, pensa-t-elle.
Elle en aurait ri et se serait moqué d’elle même si l’humiliation n’avait pas été si accablante.

« Ne t’inquiètes pas pour ça, » Dit Murphy en tentant de la réconforter. Nous en avons toute une. Tu n’as qu’à y penser comme un signe distinctif de notre sororité. Je pense que tu dois être plus habituée à ce genre de truc, tu sais, dans vos universités, avec vos fraternités. Ça n’existe pas partout, alors c’est vraiment nouveau pour la plupart d’entre nous. »

Sarah regarda le reflet de son amie dans la glace, intriguée par la petite étiquette étincelante qui oscillait au bout de l’oreille de la rouquine, rebondissant dans son petit anneau, tandis qu’elle brossait sa chevelure luxuriante. Elle regarda vers les autres lavabos où les autres jeunes filles brossaient leurs cheveux ou leurs dents. Elle pouvait apercevoir les petits éclairs qui provenaient de chacune de leurs oreilles gauche. Pourtant, quelque soit la façon dont elle envisageait les choses, Sarah ne pouvait se réconcilier avec le bijou avilissant.

« Alors pourquoi toutes les filles des autres maisons n’en portent pas ? » Protesta Sarah. « J’en ai croisé quelques unes et aucune d’entre elles n’en portait. »

« Ouais, nous avons essayé de comprendre ça aussi. Nous avons toutes une identification d’étudiante, n’est-ce pas ? Et bien, il est possible que les autres filles les aient dans leurs sacs, tu sais, elles y mettent bien leurs livres et leur matériel scolaire. Alors elles y rangent certainement leurs sacs à main aussi. Le seul hic, c’est qu’on ne sait pas pourquoi nous n’avons pas de sacs. » Admit Murphy entre deux coups de brosse à dent. « Je reconnais qu’il y a des trucs bizarres qui ne se passent que dans la Maison Trinité, mais d’un autre côté, nous avons aussi des sacrés avantages. Notre salon est largement plus grand que celui des autres maisons, j’ai vu celui de ma préceptrice pendant ma visite. Et en plus, nous avons notre propre gymnase. »

Sarah y réfléchit en brossant ses propres dents avec la petite brosse à dent. Toutes deux, en comptant sa brosse à cheveux avaient un manche court, comme si elles étaient conçues pour des enfants ou des poupées ou quelque chose comme ça. Ça compliquait un petit peu plus leur utilisation.
Au même moment, son estomac se mit à gargouiller. Brosser ses dents lui avait rappelé à quel point elle était affamée, n’ayant rien mangé depuis plus de huit heures. La dernière fois qu’elle avait été se coucher sans manger remontait au moins à l’âge de six ans.

« Hé Murphy, est-ce que tu crois que les autres filles nous en veulent parce que nous sommes plus intelligentes qu’elles. » Demanda Sarah en finissant de se préparer.

« Et bien je pense que cette théorie est coulée par Mitchell. Elle est bête comme ses pieds. » Murphy fit un geste de la tête vers une fille aux gros seins, postée devant un lavabo, plus loin le long du mur. « Nan, d’après moi, elles nous en veulent parce que nous sommes toutes ici grâce à la richesse de nos familles.

Murphy s’était rapprochée des sacs contenant ses sous-vêtements. Elle récupéra son soutien-gorge et sa cravate et ses chaussures, s’identifia et sortit de la pièce. Sarah suivit son exemple et la rattrapa dans le dortoir. Arrivées dans la chambre, elle commença à l’imiter, rangeant ses habits dans son armoire, la surveillant attentivement pour voir à quel endroit ranger ses vêtements. L’adolescente se demanda ce qu’elle aurait fait sans l’aide de la jolie adolescente Irlandaise.

Ce ne fut que lorsqu’elle vit les autres filles s’asseoir sur leurs lits ou se glisser sous les draps, qu’elle remarqua que toutes ses camarades se couchaient nues. Au même moment, elle réalisa qu’on ne lui avait fourni aucun pyjama.
Elle tira ses draps jusqu’à son cou et se recroquevilla sous les couvertures.

« Murphy, tu ne trouves pas bizarre que nous n’ayons pas de pyjama ? »

« Ouais, mais avant, je ne dormait qu’avec ma culotte, et puis qui cela intéresse-t-il ? » Répondit Murphy. « J’imagine que je pourrais toujours la mettre, mais tout le monde s’en moque alors à quoi ça servirait ? De plus, nous n’avons qu’une culotte par jour, alors il vaut mieux ne pas les user à dormir avec. Et, au fait Porter. Appelle-moi Murph. »

« Merci Murph, j’espère que nous serons amies, tu me semble très chouette. » Répondit timidement Sarah.

Elle n’avait jamais vraiment eu d’amies.

« Ah, ça serait terrible, Port. » Répondit l’Irlandaise en se redressant sur un coude pour la regarder avec un grand sourire.

L’adolescente sourit en retour, tassa son oreiller contre le mur et s’y adossa en tirant les draps sur sa poitrine. On ne lui avait jamais donné de diminutif jusqu’à aujourd’hui, et ce petit geste d’amitié l’émut profondément.

La plupart des autres filles s’étaient couchées, elles aussi, et parlaient doucement à leurs voisines.

Au coin de son œil gauche, quelque chose attira l’attention de Sarah. Elle tourna la tête et découvrit un grand anneau métallique d’environ cinq centimètres de diamètre, qui pendait sur le mur. Regardant autour d’elle, elle remarqua que deux anneaux similaires se trouvaient au-dessus de chacun des lits. Elle tourna la tête de l’autre côté, sûre d’en trouver un deuxième au-dessus du sien.

« Ouais, il y en a par terre aussi, ainsi que dans le salon, et, évidemment, dans le gymnase. Nous avons essayé de deviner ce que cet endroit pouvait être avant que ce soit une école. Casta pense que c’était un asile, mais cette nana à des araignées au plafond. La plupart d’entre nous pense que c’était seulement un vieux manoir. Le grand terrain de gym était probablement un terrain de tennis couvert, tu sais, ils aiment bien jouer à ça, ici. »

CLANG !

Toutes les têtes se tournèrent vers l’entrée où une grille métallique blanche venait de s’abattre devant la porte. Elle ressemblait exactement à celle d’une prison, composée d’épaisse barres de métal qui couraient du plafond jusqu’au sol, le tout avec une forme rectangulaire. Sarah regarda autour d’elle en paniquant, mais les autres filles se contentèrent de se blottir dans leur lits, sans y prêter plus attention que ça. Dans les secondes qui suivirent, toutes les lumières s’éteignirent simultanément, plongeant le dortoir dans l’obscurité.

« Bordel ! D’où peut bien sortir cette grille ? «  Chuchota Sarah, terrifiée.

L’obscurité sinistre et soudaine lui faisant craindre de faire trop de bruit.

« C’est dans un renfoncement du mur, ça se ferme tous les soirs à Vingt-et-une heures pile, et les lumières se coupent. Ça s’ouvre à nouveau à Six heures. Nous n’avons pas besoin de réveil. »

« Mais, et si il y avait le feu ou quelque chose comme ça ? C’est forcément interdit par la loi. »

« Nous ne sommes pas supposées parler après l’extinction des feux. Alors bonne nuit, Port. À demain. »

Murphy se pencha hors de son lit et tendit un bras vers Sarah. Celle-ci regarda dans sa direction. Elle pouvait voir la forme du sein nu de l’Irlandaise dans la pénombre. Sa peau pâle brillait dans la faible luminosité.
Sarah tendit sa main et prit celle de Murphy dans la sienne. Elles échangèrent une petite pression mutuelle afin de se réconforter mutuellement, mais ce fut bien trop bref.

Sarah regarda la grosse lucarne en forme de dôme qui se trouvait juste au-dessus d’elle. Elle occupait presque la totalité du plafond et, avec le temps qui passait, les ténèbres s’estompèrent suffisamment pour qu’elle aperçoive un nuage et même, une ou deux fois, l’éclat fugace d’une étoile.

Soudain, à travers le silence, elle remarqua un étrange son assourdi qui provenait de l’autre côté du dortoir. Elle se redressa sur ses coudes et scruta les ténèbres. Toutes les autres filles semblaient paisiblement endormies, mais, sur le troisième lit, les draps s’élevaient en formant une sorte de grande toile de tente. Le bruit provenait de là. Il fallut quelques instants à Sarah pour réaliser que c’était celui de Casta. Ses jambes étaient repliées, écartées et elle se donnait du plaisir.

Sarah n’arrivait pas à dormir, son esprit était parcouru de centaines de pensées. Indépendamment de sa volonté, elle passait de l’une à l’autre, sans avoir le temps de se focaliser sur une seule d’entre elles. Enfin, épuisée par son long voyage et l’accueil éprouvant que lui avait réservé Harkwood, elle sombra lentement dans le sommeil, plongeant au moment où les gémissements de plaisir de la Française retentissaient dans le dortoir.

 

 

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