suviant
Les révelations d'Ariella 33
précédant

Par Donatella

 

 

Les révélations d'Ariella – poèmes vécus

Il y a presque quelque chose de religieux dans le comportement d’Ariella. Elle est transfigurée par cette dame toute puissante qui ne veut que le bonheur de cette jeune vierge qui porte encore en elle l’ingénuité de sa jeunesse, la timidité de ses premières années, le tout avec un léger zest d’effronterie. Ses yeux sont brillants, ils étincèlent comme des diamants que des larmes de bonheur font scintiller ; une étoile, oui c’est ça, une étoile naissante. En disant qu’il y a quelque chose de religieux, je ne peux pas ne pas penser à toutes ces femmes des couvents qui en convoitant la jeunesse des novices entendaient gagner le paradis. Sous les longues robes, sous les coiffes, en fait moins de tourments que les romans voyeurs ont voulu y voir, mais de blanches voluptés qui n’aspiraient qu’à vivre religieusement le tendre amour fait jeune pucelle. Ariella et Maîtresse Isabelle ont vécu ce que certainement beaucoup de religieuses auraient tant voulu vivre en secret… Mais chassons ici de nos esprits tous les fantasmes les plus obscènes que peuvent faire naître ces enclos réservés aux femmes, sortes de gynécées asexués où beaucoup peuvent se plaire à imaginer les sévices des plus inavouables. Et si ce fut parfois sinon souvent le cas, peu importe ! L’extrême pureté qui auréole la petite soumise et son heureuse dominatrice est du côté du ciel. Ariella est un ange.

Donatella.

 

Sans âge

C’est le 19 février que nous nous sommes retrouvées dans un autre motel pour éviter les soupçons. Maitresse aurait pu être ma mère ; elle avait 45 ans, mais rien ne pouvait vraiment laisser imaginer que j’étais sa fille ; il y avait quelque chose de trouble qui devait émaner de nous et les gens ont tellement l’esprit mal placé, qu’en nous voyant régulièrement allaient s’imaginer tout ce qu’eux pleins de peur et de mauvaise morale ne vivront jamais. Bref. Maîtresse choisit un autre hôtel type Formule 1, ce genre d’endroit anonyme qu’on voit de loin mais qu’on n’arrive pas à regagner parce qu’ils sont dans des endroits totalement improbables, entre des autoroutes, des chantiers, des barges et autres mondes inquiétants, particulièrement la nuit. Je me suis perdue ; Maitresse me guidait au téléphone, mais je passais plusieurs fois au même endroit. Plus l’issue se dérobait et plus je m’enflammais, plus je voulais me jeter dans les bras d’Isabelle, de Lady Isa comme l’appelaient les personnages de son monde à elle. Je pestais contre moi-même, je désespérais d’être aussi nulle. Mais, avec le recul, il semble que si Maîtresse avait voulu me mettre en condition, c’est comme ça qu’elle aurait procédé. Je voulais, je voulais tout, je m’en voulais, du coup je me diminuais à mes yeux. Plus je me rabaissais en m’injuriant moi-même de ne pas trouver mon chemin et plus Maîtresse m’apparaissait impériale, sereine et désirable. Je voulais me jeter à ses pieds. J’étais une stupide fille. Ce manège dura près d’une demi-heure. J’avais honte, et pour finir j’accédais à ce fichu hôtel, cet hôtel-fantôme. Des grilles. Impossible d’entrer ma voiture. Maîtresse était à l’intérieur, elle alla chercher le gardien qui me regarda d’un œil suspicieux ; Que venait faire ici une jeune fille attendue par une dame mûre ?

Je viens de lire ce qu’a écrit Donatella. Religieux, religieux ! Un vrai chemin de croix, oui ! Mais dès que je me suis retrouvée à côté de Madame j’oubliais tout. J’étais nulle part, je n’étais que celle qu’elle voulait que je sois. Sa petite puce. D’ailleurs elle m’appelait souvent comme ça. « Ma puce ». Elle avait même changé le message de son répondeur de portable, le terminant par « une bise pour ma puce ». Tous ses amis, ses prétendants, ses soumis et ses soumises qui l’appelleraient entendraient ce message privé. Quand je l’entendis la première fois j’ai cru que j’allais m’évanouir. Elle ne m’avait rien dit, et me voir bien vivante et si énigmatique mais surtout « publique » me plongea dans une sorte de vertige. Je dus m’assoir, je me souviens parfaitement où. C’était à l’Ecole d’architecture. J’étais vraiment sienne. J’étais sa puce. Je ne sais pas si on peut se rendre compte de ce que c’est que d’être appelée comme ça par une dame qui a pris le pouvoir sur soi. Ou c’est le plus détestable message que ce soit, dégradant et méprisable ; ou c’est le plus vertueux que ce soit, assumé et rayonnant. Immoral sûrement, scandaleux peut-être, et pourtant si doux, si attachant…. Nous avions vingt six ans d’écart, mais en m’appelant ainsi elle me rendait encore plus jeune et elle plus maternelle. Je devenais subitement sa véritable petite fille, une fillette toute mignonne. Elle me dépouillait de mes 19 ans, ou plutôt de tout âge. Je flottais dans le temps sans aucun complexe. Bien sûr elle s’était assurée que j’étais majeure, très attentive à cette limite, non pas tant pour des questions purement juridiques, mais parce qu’elle était consciente que pour approcher réellement sa véritable nature, il faut le faire avec précaution et que cela suppose qu’on s’y soit préparé.

Elle, elle savait de quoi est faite la femme. Elle avait dompté déjà diverses « femelles », comme elle disait. Elle m’expliqua comment les femmes mûres qui se sont livrées à elle, ont approché la frontière indécise qui sépare la femme et de la femelle. Leurs seins devenaient mamelles, leur vulve devenait matrice. La plupart d’entre elles, attirée irrésistiblement par cette étrangeté, a franchi ce passage ; elles sont revenues de l’obscurité animale fières, déterminées et heureuses. Les unes, louves pleines d’appétit, aux crocs d’acier et aux griffes en quête de petites fesses tendres comme les miennes, et d’autres petites chiennes obéissantes et fidèles à la recherche d’une maîtresse à servir. Les unes, on l’aura compris, dominatrices, les autres soumises à souhait. Néanmoins il ne faut pas trop s’y fier, précisait Maîtresse, une femme peut apparaître en chatte douce et surgir en panthère dévoreuse armée de fouet et de cuissardes. .

Je l’écoutais bouche bée. Sa connaissance de la nature féminine m’impressionnait. Elle, elle était une Reine, elle était de cette race supérieure, au-dessus des femmes-femelles. Elle en jouissait à sa guise et prenait un plaisir détaché pour suspendre dans ses lianes une dame afin de mieux la fouetter, elle savait attacher de fortes dames dotées de grosses fesses bosselées par l’âge ou travestir de maigrelettes jeunes filles en nonnes vicieuses. Quant aux hommes, elle déclara qu’ils ne sont que la forme dégradée de la femme véritable. Ils sont des êtres dégénérés qui ne pensent qu’à faire la guerre même (et surtout) quand ils partent à l’assaut d’une femme en rut. Elle était en rut avant eux, elle se servirait de leur mandrin pour en pirouette arrière revenir d’où elle venait, la tanière voluptueuse de la pure jouissance féminine. Maîtresse m’éblouissait d’une telle science, d’autant que tout ce qu’elle disait résonnait avec une force inouïe dans tout mon être comme si instinctivement je le savais depuis la nuit des temps sans jamais n’avoir su le dire. Quand elle parlait ainsi de ce qu’elle appelait la Féminitude, cet état qui précède tout, qui précède disait-elle la séparation des sexes, moment où les hommes se sont pris de façon ridicule pour les maîtres de la Terre, pauvres petits hommes aux zizis définitivement trop petits pour l’immensité infinie de nos ventres, elle enracinait la femme dans les racines de la vie où le bien et le mal n’existent pas. Nos vulves sont les portes de l’Univers, disait-elle, et l’Univers c’est nous, ma chérie, nous toutes sans exception. A quoi crois-tu que serve notre coquetterie ? A quoi crois-tu que nous utilisons nos charmes, si ce n’est pour chanter la beauté de l’Univers obscur et prendre dans nos filets ces hommes que nous laissons choir après les avoir vidés de leur substance masculine ? Là je dois reconnaître qu’elle m’emmenait au cœur du religieux, un religieux jamais aussi bien exprimé et pourtant lumineux de vérité puisque moi, jeune fille qui allait sur ses 20 ans, j’en vibrais si fort, un religieux d’appétit, d’abandon et de chair féminine.

« Tu comprends ma puce pourquoi je t’ai choisie. Tu es assez pure pour comprendre d’où viennent les femmes, d’où toi aussi tu viens.  De la fange animale qui vit encore en nous et effraie les petits mâles ! De la sève du firmament » Elle ria. « Maintenant, toute nue mademoiselle. » Je m’exécutais. Toute émue parce ses paroles insoupçonnables, je me déshabillais, vénérant ma nudité comme je ne l’avais jamais faite (j’avais acheté une petite culotte en dentelles noires pour plaire à Maîtresse Isabelle). Moi aussi j’avais des « mamelles », moi non plus je n’avais pas ce dard masculin prétentieux et insignifiant. J’étais prête à suivre Maîtresse à la rencontre de la « femelle » que je suis et que je voulais devenir plus encore. Je savais que pour y parvenir je devais perdre beaucoup de choses, quitter la moindre convention et n’imiter personne. Je devais donc m’en remettre à ce que Maîtresse pensait bon pour moi et bon pour elle aussi bien sûr. Elle devait commencer à m’aimer un peu parce qu’elle sentit à quel point ce qu’elle venait de m’enseigner avait même modifié mon attitude. J’étais extrêmement légère, souple, disponible. Ondulante même, malgré moi. Malheureusement il faisait très froid dans cette chambre, ce qui eut pour conséquence de limiter l’étendue de ce que Maîtresse avait préparé pour cette troisième leçon. Je fus fouettée  avec le martinet rouge, pincée par ses doigts méchamment habiles. Elle tritura les chairs fragiles de la vulve fragile. Mais le froid gênait autant ses attentions que ma docilité. Difficile d’appeler le vigile pour plus de chauffage, d’autant qu’il nous verrait partir dans quelques heures… Nous prenions le risque de tomber malades, ce qui nous arriva à toutes les deux. Madame dut même appelée un médecin, elle n’a pas pu aller travailler pendant une semaine. Moi, j’ai contracté un rhume qui m’encombra une dizaine de jours. Mais ces petits ennuis nous rapprochèrent très fortement ! Personne ne pouvait se douter que nous avions pris froid dans des jeux inconsidérés mais irrépressibles dans une chambre d’hôtel mal chauffée !!! On en ria toutes les deux.  

Je me souviens de deux choses importantes de cette troisième soirée. Je me suis permise de solliciter de ma Maîtresse l’autorisation de sucer ses pieds avec ma langue, ce pour quoi mes deux maitresses précédentes m’avaient sincèrement félicitée. Contre toute attente Maîtresse refusa. Et ce refus était sans appel. Voulait-elle m’humilier en me privant d’un plaisir que j’aurais pu lui procurer. C’est ce que je savais faire le mieux et elle, Maîtresse Isabelle ne voulait pas de ma langue. Devant ma petite mine déconfite et les deux larmes qui ont coulé malgré moi sur mes joues rosies, elle me concéda ses escarpins, Superbes chaussures que je lui avais vues sur son site, elles lui allaient très bien. Elles affinaient ses mollets un peu ronds. En fait la semelle était impeccable, comme neuve. Je pus donc lécher, lustrer ces splendides escarpins mais rien de son pied.  Une des deux maîtresses de pacotilles me fera lécher aussi ses escarpins cirés, mais ce sera tellement artificiel en comparaison de Maîtresse ! Bien que je n’eu pas le droit de sucer ses orteils c’est avec volupté qu’elle me présenta ses chaussures. J’en suçais le talon er le cuir. Ce fut délicieux. Surtout lorsque je vis que madame s’était allongée sur le dos, toute concentrée sur mes attentions extrêmes. Coquine, j’ai volé une vue interdite sur la chair blanche du haut de sa cuisse au dessus de ses bas noir que sa jupe relevée malgré elle me laissait voir.  Oh ce fut un quart de seconde, mais il n’en fallait pas plus pour qu’aujourd’hui encore: ce petit triangle de peau dénudée soit encore inscrit dans ma mémoire. Je devinais plus que je ne voyais en fait, mais entrevoir est tellement plus excitant que voir crument. Entrevoir contient l’excitation intacte, le désir gonflé… Oh, Maîtresse, si vous saviez ! Vous ne vous doutiez certainement pas que pendant que ma bouche s’activait sur la pointe de vos chaussures mes yeux buvaient la pâleur fluorescente de cette petite surface nue.   – J’ai appris beaucoup plus tard, lors d’une conversation au téléphone, que si Madame Isabelle ne m’avait pas donné ses pieds nus, c’est parce que c’était pour elle la jouissance immédiate. Elle était hyper-sensible des pieds, la moindre caresses lui provoquait des orgasmes en chaîne. Elle ne voulait pas jouir devant moi, elle était là pour me dominer.

Elle me rappela alors contre elle. Moi nue, elle encore vêtue de sa large robe noire. Nous nous tenions chaud. Puis elle fit ce que je ne pouvais absolument pas imaginer. Elle prit ma main et la fit glisser dans les plis de sa jupe et la guida sur la peau nue sur le haut de ses cuisses. Elle me fit passer lentement l’aine dont j’avais aperçu le sourire étincelant peu avant. Puis elle posa ma main sur son sexe. Oui, sur son sexe épilé ; sur son pubis phénoménal, subliment doux et si joliment bombé. Incrédule, ahurie même, je me laissais téléguide ; je ne m’y attendais tellement pas. Elle écarta légèrement ses cuisses et prit deux de mes doigts pour les immiscer entre elles. Puis, non sans émotion, elle les fit avancer vers la fourche couverte d’une rosée glissante. Sa course suivit et mes deux doigts qui étaient autant les siens que les miens franchir l’orée de son ventre. Je la découvrais toute chaude, gluante à souhait, pleine de sa crème de femme. J’étais entièrement possédée et vraiment au service de Madame, mais elle savait bien que c’est ce que je souhaitais au plus profond de moi, même si je n’osais imaginer qu’un jour j’aurais cette chance incroyable de toucher son sexe. Elle garda ma main dans la sienne. En plus elle y prenait visiblement un grand plaisir, pas tant peut-être d’être légèrement pénétrée mais de me maîtriser parfaitement. En tout je le reçus comme un honneur. Jusque là Maitresse s’était tenue comme actrice extérieure, elle agissait sur moi : le fistage de mon cul, les pinces sur les seins, la cire, les menottes, le fouet, je ne la touchais jamais. Même sous sa jupe elle se tint à quelques centimètres de ma bouche, je ne devais surtout pas la frôler. Je réalise qu’en effet la seule fois où j’avais touché Maîtresse c’était quand je me suis permise inconsidérément de caresser ses fesses sur le lit à la fin de la première séance, Je l’avais bien tétée la fois précédente mais elle n’y avait pas mis son cœur. Tandis que là elle se faisait pénétrer elle-même par mes doigts… Etait-ce possible ? Je ne touchais pas terre ! Elle ressentit mon trouble (c’était probablement son but), et sans avoir joui (ce ne devait pas être son intention) elle a retiré assez lentement mes doigts visqueux de sa grotte. Puis elle essuya mes doigts avec le drap de bain - je les aurai bien nettoyés avec ma bouche, mais c’était elle qui décidait. D’ailleurs n’était-ce pas elle qui avait décidé de me donner ce plaisir inespéré qui devait me troubler si longtemps après – aujourd’hui hui encore. La séance se terminerait ainsi. Malgré le froid qui eut raison de nous, Maîtresse m’avait fait progresser sur le chemin qui me conduisait plus à moi qu’à elle puisqu’elle elle m’avait en possession pour en avoir décidé une fois pour toutes. Elle le regretta ce départ un peu obligé autant car, en choisissant cette chaîne d’hôtel elle savait que toutes les chambres sont équipés d’un lit superposé auquel on accède par une échelle ; elle aurait voulu m’attacher à cette échelle, m’entraver et profiter de mon petit corps de fille.. Mais cela resta un fantasme très troublant : jambes et bras attachés, ce que je n’appelais plus seins mais mamelles auraient subi des attouchements douloureux, mon ventre aurait peut-être été fouettée ? En pleurant, la petite femelle que je rêvais d’être désormais ce donnerait du plaisir elle-même à son retour – sans bruit inconsidéré, pour le plaisir de tante Edwige. Je rêvais déjà de mon prochain rendez-vous qu’en partant Maîtresse me fixa. Je voulais un baiser sur sa bouche, elle m’apprit alors comment dans son monde maîtresses et soumises s’embrassent – sans la langue mais seulement en plaçant les lèvres entre les lèvres de sa partenaire, comme à Hollywood me dit-elle en riant. Comment ne pas être follement amoureuse d’une telle dame ?

RETOUR A L'INDEX