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Les révelations d'Ariella 28
précédant

Par Donatella

 

 

Les révélations d'Ariella – poèmes vécus

Pauvre petite chatte. Elle a brûlé ses ailes auprès de deux insipides jeunes femmes, professionnelles des plaisirs féminins. Elles donnent de la femme et particulièrement des dominatrices une bien pâle image, non seulement, mais elles dégradent ce que la femme peut quand, soumise, elle n’aspire qu’à servir. Une maîtresse qui ne sait pas utiliser une jeune fille qui s’offre de tout son cœur ne devrait pas s’appeler maîtresse mais vile commerçante. En revanche quand une femme vit pleinement sa vocation profonde où maternité et domination sont la même chose, où douceur et autorité alternent sans prévenir, la petite soumise peut s’épanouir à merveille et donner le meilleur d’elle-même. C’est ce que la chance d’Ariella lui a fait vivre une nuit d’été. Elle allait devenir enfin la maîtresse attitrée d’une dame qui saurait la dresser en la suivant de très près, mais comme une petite gourde la petite a failli à la règle fixée par Madame et fut (trop) vite chassée du monde que cette maîtresse espérait déjà lui construire, spécialement pour elle. Il lui fallait raconter aussi sa conduite un peu stupide de gamine.

Donatella

 

Parfaite Maîtresse Laurence

Il y avait plus d’un an que Maîtresse Isabelle m’avait quittée lorsque folle de solitude, un peu dans le même état que je me trouvais quand je me suis jetée impunément dans les bras de celle qui, aveugle et cupide, n’a pas su voir en moi l’immense potentiel de soumission qui me rongeait le corps, je ne tenais plus en place, je voulais servir, je voulais qu’une dame se serve de moi, j’avais envie d’exister pour une femme sévère. Dans un accès d’irraison, je fus prise par la tyrannique pression qui pousse au désir de se perdre, oui, cette perte de soi, l’abandon total et absolu. Comme un insecte prisonnier d’une vitre je me suis agitée tout un dimanche mue par l’irrésistible besoin d’être prise en main pour que ma docilité et mon irresponsabilité l’emportent sur tout mon être et absorbent mes inquiétudes.

Quelle femme n’a pas senti, dans ces instants de solitude où l’abandon est amère, l’irruption de l’envie de pousser positivement cet abandon jusqu’aux délices de la perte totale, cette folle envie d’être prise de partout, par tous les orifices de son corps qu’elle voudrait comblés de mille façon ? Ses trous, se dit-elle en se faisant vicieuse. Quelle femme n’a pas éprouvé dans son fore intérieur ces appels violents, quasi démentiels, de son ventre, de son sexe, de son cul et de sa bouche pour qu’ils soient remplis, remplis, remplis et encore remplis ? Je suis sûre que vous, mes amies lectrices, il n’est pas rare que vous soyez vous aussi traversées par les tsunamis de vos entrailles. C’est ce que nous partageons vous et moi, et que les hommes ignorent.  La violence les étouffe, ils deviennent démons, nous elle nous libère, nous devenons anges. Catharsis : la purification par la violence. (Beaucoup de mes amies s’appellent Catherine sans savoir ce que cache leur prénom !)

Bref. L’après-midi d’été n’en finissait pas de me faire transpirer par tous les pores de ma peau, incendiant mon intimité nue qui inondait les serviettes que je mettais sur mon siège pour le protéger. Puis soudain une dame dont le pseudo était Domina95 répondit à ma requête. Je lui disais que je n’en pouvais plus et que je recherchais désespérément une dame mûre qui recevrait volontiers une petite folle pleine de grâce, désirant de tout son cœur satisfaire les instincts d’une dominatrice si possible expérimentée. Elle me donna son numéro de portable ; le ton de sa voix me plu ; elle était sur ce site de rencontre (toujours le même) à la recherche d’une soumise. Diane chasseresse, elle était déterminée à trouver coûte que coûte une petite biche à dévorer. Je fus celle-là. Comme la plupart des dames en quête de s’offrir une petite salope soit pour un moment de folie, soit pour accompagner sa vie de maîtresse, la dame demandait un cadeau assez substantiel. Je devais faire un effort mais il était certain que si je ne saisissais pas l’occasion je ne sais pas ce que j’aurais fait, seule dans la nuit… J’acceptais, même si cela allait grever mon budget, mais dans la vie il faut faire des choix : c’était fait. Je passais sous la douche, nettoyait abondamment ma chatte toute baveuse. J’avoue qu’elle était plus rouge que dans son état normal, je l’avais tellement triturée – ou disons plutôt qu’elle m’avait tellement triturée. Madame ferait mine de ne pas le remarquer, elle ne voulait pas savoir à quoi je jouais toute seule ; c’était elle qui voulait jouer avec mon corps, la  seule chose qui comptait à ses yeux.

J’empruntais une heure plus tard la voiture d’Edwige qui passait son week-end au Manoir avec des amies (‘’un séminaire pour étudiantes’’, disait-elle d’un regard vitreux de cupidité, sans préciser que ces étudiantes triées sur le volet étaient particulièrement coquines !). Madame habitait dans l’aire de Cergy-Pontoise ; je me suis perdue, elle me guidait par téléphone, mais j’étais comme une souris qui ne trouvait pas l’issue du labyrinthe – ça a fini par agacer furieusement ma dame qui pourtant s’était montrée d’une patience exemplaire (et très encourageante). Elle voyait que vraiment j’étais aux abois. Je finis par trouver enfin sa rue et son immeuble. Elle m’attendait à sa fenêtre du premier étage d’où elle me jeta la clé de l’immeuble. C’était une très belle manifestation de confiance. Elle était aussi ravie de me recevoir que moi je l’étais d’avoir trouvé cette dominatrice atrocement attendue. En même temps j’appréhendais, avec une certaine vibration vaginale, cette nouvelle rencontre. Arrivée sur son palier, elle était là, la porte ouverte. « Entre Ariella. Je m’appelle Laurence, je serai pour toi Maîtresse Laurence. ». C’était une femme pas grande, un peu ronde  (elle m’avoua à tord qu’elle se trouvait trop grosse, alors que moi je ne voyais que les avantages d’une maman). Un très joli sourire qui me mit à l’aise tout de suite. Elle était naturelle, vêtue d’une robe d’intérieur, légère et joliment colorée. Installe-toi sur le canapé, ma belle. Elle employait très souvent ce diminutif  « ma belle », et ça me plaisait beaucoup. Elle est revenue de la cuisine avec un verre de jus de fruit. « Tu vas prendre un douche et tu  reviendras toute nue mais reste pudique, ma chérie. » Ce que je fis. « Lave-toi bien, tu trouveras du gel et une serviette ». Je me sentais vraiment à l’aise, j’étais reçue comme une amie. Le pacte était clair, elle disposerait de moi et j’accepterais tout d’elle, avec l’autorisation de l’interrompre si j’avais trop mal. Elle me prévint qu’en cas de fautes, elle utilisera volontiers la cravache. Dix coups, précisa-t-elle. En cas de fautes graves je devrai faire sa vaisselle, nue avec un petit tablier et des gants en caoutchouc. La moindre poussière oubliée et c’est la badine. Je serai sa domestique et devrai être une servante exemplaire. Elle pratiquait en fait une domination dans le plaisir partagé, sans violence inutile, mais ne laisserait passer aucun écart de conduite. C’était pour moi très étrange ce mélange de plaisir détendu, mais certain, et d’épée de Damoclès qui pesait discrètement, mais sûrement, sur chacune de mes réactions à venir.

Quand je suis revenue de la salle de bain où j’avais laissé mes vêtements, elle s’absenta quelques secondes, me laissant là debout toute nue dans son grand salon dont les volets étaient fermés. Nous étions dans une certaine pénombre propice aux murmures des mille petits vices qui attendaient  d’être convoqués par la maîtresse des lieux. Elle revint avec une grande valise remplie de vêtements de toute sorte. Très frivoles. Des satins roses fuchsia, rouges et noirs, avec des volants et de grands décolletés, un choix surprenant. Laquelle veux-tu, ma belle ? Je choisis la plus simple, une petite nuisette noire avec deux bretelles fines ; elle moulait  bien mes hanches et mes fesses. Elle était très souple, très douce. Je l’enfilais et Madame approuva mon choix. Tu as un très joli cul, petite beauté. Ses compliments me touchaient beaucoup. Elle me regardait sans précipitation, elle savourait cet instant. Tu es pleine de charmes comme ça.

Elle s’assit sur le canapé. Mets-toi à quatre pattes en me montrant bien ton petit derrière. Ecarte un peu tes genoux. Tu es là pour que je profite de la vue sur tes parties les plus intimes ; et je dois dire qu’elles me plaisent beaucoup. J’aime aussi la finesse de ta taille qui fait bien ressortir tes belles hanches, jolies petites mamelles, ma puce… Moi je me trouve trop grosse, mes seins sont lourds, mon ventre est trop rond….  Oh non, Maitresse Laurence, non, pas du tout. Ne dites pas ça. Et puis moi j’aime mieux que vos seins soient bien ronds. Elle ne me les montra pas tout nus, en tout cas pas tout de suite. Elle cultivait une certaine lenteur qui enrobait chaque geste, chaque parole, et instaurait un effet de réalité par lesquels les fantasmes s’échappaient pour que ne reste que l’attente  de la vérité toute simple et toute pure non pas de mes rêves, mais de la fille que je suis vraiment.  Elle aimait que je porte un de ses atours, mais ce n’était pas un travestissement fantasmatique. Pas du tout, c’était vraiment pour que je me sente belle. Une façon aussi très subtile de lui appartenir ; c’est elle qui avait choisi cette autre peau comme si elle l’avait achetée spécialement pour moi. J’étais un peu sa fille (la fille que je fus trop peu, je fus une nièce plus qu’une fille sans maman…)  Paradoxalement  -je le réalise en écrivant -  ces « costumes » était le contraire de la théâtralité que suppose toute relation entre une dominatrice et une soumise. Ils dénudaient autant qu’ils habillaient, il mettait à nu un effet de dépendance entièrement consentie (endossée) par la soumise que j’allais être ce soir. La nudité complète et le rite du léchage de pieds prenaient un aspect très artificiel et conventionnel. Or une vraie Maîtresse comme dame Laurence est ennemie des conventions, même celles des milieux SM.  

Madame était une femme cultivée. Quand je lui dis que je faisais des études d’architecture, elle me répondit qu’elle-même travaillait dans un cabinet d’architecte à Paris. Aucune maîtresse jusque là ne s’était préoccupée de mes intérêts et que les siens correspondent aux miens nous rapprocha foncièrement. Là aussi c’était un paradoxe : au lieu d’éloigner le but sexuel de notre rencontre, cette ressemblance ne la rendait que elle plus dominatrice et moi sa soumise. Mais pour la première fois – bien que je l’aie connu après Maîtresse Isabelle – je sentais qu’elle avait de grandes perspectives pour nous. Oui, pour la première fois je pouvais dire ‘’nous’’, comme des amantes aux mœurs D/S très clairement définies. Elle installait de la durée. Sa patience explicite était aussi agréable qu’étrange pour moi qui n’avais connu (à part Msse Isabelle, bien que de façon très différente) que des épisodes de courte durée (Maitresse Lysiane, Maîtresse X  - cul offert – et les deux autres volatilisées avant d’être là …). Avec Maîtresse Laurence tout avait une étendue : la pénombre, les vêtements, ses sourires, ses compliments, sa lente contemplation de mon corps. Ce qui primait c’était ce sentiment de confiance proche de la plénitude qui devait faire disparaître toutes les craintes qu’en principe les maîtresses exacerbent. En tout ça c’est ce qu’on croit, mais à part les deux écervelées en réel, une bonne maîtresse ménage une certaine tendresse maternelle pour l’objet de ses plaisirs. Ce n’est pas toujours pour fidéliser une clientèle potentielle, mais un instinct naturel de partage et de protection.  Maîtresse Laurence était avant tout femme femme femme et tout ce qu’elle disait, le ton qu’elle employait, la lenteur patiente de sa parole et de ses gestes laissaient transparaître un mariage parfait – ou parfait, à la perfection – entre son instinct maternel et son instinct de dominatrice. Ce fut exceptionnel et deux ans plus tard je la regrette encore très très profondément. Il y a parfois des erreurs qui mettent brutalement fin à ce que nous attendions si fort, si obstinément. On scie la branche sur laquelle on venait de se poser avec le plus grand bonheur du monde. C’est pour ça qu’aujourd’hui à 24 ans, je suis seule, inconsolable, mais c’est aussi pour ça qu’il me reste à témoigner de mes expériences.

- Que l’on me pardonne si je prends beaucoup de temps pour dépeindre les premiers moments passés auprès de Madame Laurence. Je ne suis pas là pour raconter uniquement mes fantasmes, mais pour relater le plus exactement possible les conditions de mon évolution qui m’a amenée à vouloir en témoigner le plus ouvertement possible. Chaque soumise véritable a son expérience qui ne souffre aucune comparaison, je le sais, ce qui m’impose une certaine modestie. De toute façon cet épisode avec Maîtresse Laurence n’était pas l’histoire d’une simple amitié entre une dame et une jeune fille. Madame s’occuperait de mes fesses, de ma chatte et jouerait avec mes seins. Elle se montra exigeante et très précise dans ses demandes, tout comme dans ses menaces. Me recevant chez elle, où elle semblait vivre seule, même si elle avait eu des enfants, elle liait très subtilement sa sexualité et sa vie, sans les superposer mais en les articulant dans le temps. Elle cherchait une petite esclave sexuelle méritante qu’elle puisse choyer autant que dominer. Il n’était pas question qu’il en soit autrement. Elle déciderait de tout, je devrais obéir en tout, elle me prendrait à sa guise, je devrais être toujours disponible, elle pourrait se servir de moi autant pour ses tâches ménagères que pour ses plaisirs sexuels. Elle me l’expliquait ou me le faisait comprendre, et tout ceci faisait monter en moi l’adrénaline. J’étais heureuse de sentir que je serais heureuse avec Maîtresse. Je jouissais de ces jouissances à venir.

Comment tout ça s’est passé ? Je le raconterai prochainement chapitre pour accorder à Maîtresse Laurence toute la place du lui revient dans la longue histoire de mes bonheurs d’autant qu’un drame qui encore aujourd’hui me fait souffrir et augmente d’autant le regret de Madame est survenu à cause de moi, j’ai désobéi et très stupidement, comme une petite conne, j’ai osé refuser quelque chose. Tout ceci mérité un autre chapitre entier.

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