Les révelations d'Ariella 36 |
Par Donatella
Les révélations d'Ariella – poèmes vécus
Epilogue
…Puis Ariella s’est effondrée en larmes. Tant de sanglots, tant d’émotions, tant de souvenirs…Comment put-il en être autrement. Je ne suis jamais intervenue. Je n’ai jamais supposé même le besoin d’un quelconque dialogue. Seulement la mettre en totale confiance et savourer chaque mot, chaque ponctuation car elle ne disposait que d’eux comme véhicules de sa quête tantôt inquiète, tantôt enthousiaste. Il n’est pas facile pour une femme en herbe de démêler les lianes qui nous détournent des chemins balisés par la morale et les conventions. Et pourtant jamais elle ne s’est écartée de sa propre voie, et si elle l’avait tenté, son corps et les tensions et pulsions qui l’animent l’auraient aussitôt ramenée à sa véritable nature de petite soumise. Aujourd’hui elle est partagée entre se destiner à faire de sa vie une véritable épopée dans les affres de la luxure en fréquentant les lieus guettés par la débauche et ses multiples visages, ou éprouver les curieux effets de libération et de délivrance que lui ont procuré les révélations quasi quotidiennes des moments phares de la progression de ses obsessions.
Certes, alors qu’elle referme le livre de ses mémoires de lesbienne follement amoureuse des plaisirs féminins, elle réalise qu’elle a fait quelques oublis, ce qui est bien naturel ? Pourtant rien de majeur. Peut-être cette femme assez exceptionnelle, il est vrai, chez qui elle s’est rendue une nuit, avant-même que ses plaisirs via le net ne prennent autant d’importance. A l’époque les rencontres se faisaient sur des réseaux téléphoniques. Elle se rendit en métro dans le dixième arrondissement, et après ce voyage dont elle garde encore sur elle ce qu’elle prenait comme des regards réprobateurs, des condamnations calomnieuses de la part des quelques voyageurs (une plongée dans la paranoïa ou simplement la honte d’allée rencontrer sa toute première dame). Tout comme en voiture plus tard elle se perdra, autant d’actes manqués que lui tendait la peur de ce qu’elle était en train de faire, il se trouva qu’elle n’avait pas en liquide ce que cette jeune dame lui avait demandé. Elle n’avait que des chèques mais elle ne voulait pas dévoiler son nom ni son adresse. Elle se doutait que cette dominatrice (elle apprit plus tard qu’elle était célèbre dans les milieux de la domination) la renverrait ; mais son goût de l’aventure la poussa à braver l’impossible. C’est pourquoi le seul voyage dans le métro, la traversée de la place déserte où habitait la jeune dame, la haute porte de l’immeuble, la voix de l’interphone, la montée des escaliers et la silhouette d’une inconnue était déjà pour elle avoir franchi le premier palier de la soumission. Le seuil pour la novice c’est déjà l’âtre. Tout ça c’était marcher sur les braises de la soumission. Une chance pour elle, cette jeune dame, aux formes particulièrement rondes, vêtue d’une grande robe longue de velours noir dont le décolleté laissait voir une poitrine opulente, laiteuse et désirable, la fit entrer dans un petit salon pour faire connaissance. La petite avoua qu’elle n’avait aucun cadeau à offrir. Sans sourciller la jeune dame lui sourit, elle avait comprit qu’Ariella était encore bien trop jeune pour surmonter ses appréhensions et déjouer les subterfuges de la crainte pour esquiver le passage à l’acte. La jeune dame lui dit qu’elle était une dominatrice très expérimentée parce qu’avant de rechercher des soumises à dompter elle avait elle-même été pendant plusieurs année une véritable soumise. Quand la curiosité d’Ariella, qui en effet une fois devant cette jeune femme avait perdu la peur panique qui l’avait hantée tout le long du parcours, la poussa à questionner son interlocutrice sur ce qu’elle aurait aimé lui faire, la dame lui dit qu’elle l’aurait fixée au mur sur une croix ,lui laissant encore une petite culotte trop courte. C’est tout ce qu’elle sut, car cette réponse commençait à exciter en vain la dame. Elle préféra couper court et éconduire la toute jeune Ariella.