Dialogues des enfants |
Chapitre 12 : Dialogues des enfants
I Dix ans :
« Eh ! Grenouille ! punaise ! asticot ! limace ! extrait de bitte ! cresson de pissotière ! moniche en trou de pine ! échappée de bidet ! motte sans tifs ! chie-partout ! mollard de con ! nichons à venir ! Déflaque mal foirée ! bouffe-rouchie ! cul-blanc ! grimpe sur un tabouret, tu lécheras mon troufignon, voir si y a du chocolat.
Cause toujours. On y dira.
Va donc te branler ! les chiottes sont vides ! Quand t’auras dix sous de tabac entre les gigots, tu reviendras emmerder le monde.
Bougre de cochon ! si j’avais du poil au cul, tu t’aurais pas foutu de moi, salop ! Attends que j’aye seulement douze ans, je t’enverrai mon mac en visite.
Basta ! Décanille, ou je t’encule.
Alors c’est tout ce que tu casques ? Six ronds pour me poisser la gueule ? Tu m’en as collé une chopine sur l’estomac, que je vais en roter jusqu’à demain, et quand on a fini de pomper, tu vous fous six ronds et un pet. Faut-il que ta marmite soye purée ! »
II On va jouer à la putain :
« Viens nous deux, Fifine, on va jouer à la putain.
Ça me va. Je fais le miché. Raccroche-moi.
Écoute ici, mon petit homme.
Oh ! la grande sale, qu’est-ce que tu veux me faire ?
C’est pas comme ça qu’on dit quand on vous raccroche, on fait : “Va chier, ou je t’encule !”
Alors : “Va chier, ou je t’encule !”
Si tu veux, mon petit homme. Viens là, dans les chantiers, tu me la mettras dans le trou du cul.
Oh ! ça me fera bien plaisir.
C’est pas comme ça qu’on dit. On dit : “Faut-il que tu sois pourrie de vérole pour baiser par le tube à merde, eh ! chameau !” Alors moi je te fais : “Non, chéri. Je suis bien propre, bien saine ; viens voir mon chat comme il est rose.”
Si c’est toi qui parles tout le temps on peut plus jouer…
Aussi pourquoi que tu joues mal ?
Tiens ! Ma maman à moi n’est pas putain, aussi.
C’est le tort qu’elle a. Les gonzesses qui travaillent du cul sont moins connes que les autres ! Retiens ça ! »
III « Maman, j'emmène zizi promener » :
« Alors, toutes les fois que ta grande soeur couche avec son bon ami, t’es dans leur pieu ?
Bien sûr, depuis six mois.
Il te baise aussi ?
Mais non. Tu sais pas. Madeleine dit comme ça : “Maman, il fait beau, j’emmène Zizi promener” ; pis au lieu de se promener on va chez Julot ; on se fiche à poil tous les trois, il bande, c’est chic à voir ; c’t’homme-là, sitôt qu’il tâte le cul de Madeleine il a la queue dure comme du bois.
Ben et toi ?
Attends donc. Ils s’allongent au milieu du pieu en tirant leur coup à la paresseuse, tu sais, comme ça, sur le côté ! Moi, je me mets la tête près du cul de Madeleine, je vois la pine qui fouille dedans, qui va, qui vient…
Cochonne !
C’est Madeleine qu’est cochonne, là ! là ! si tu voyais ça ! toute la mouillerie qui lui coule du chat ! Seulement faut pas que Julot y décharge dedans, pour pas qu’elle soit pleine ; alors quand elle a fini de jouir, il retire vite sa queue, je la chope dans ma bouche, et allez ! tout le foutre qu’il pisse pour elle, c’est moi qui l’avale, comme ça cinq fois, six fois dans l’après-midi. »
IV Dans les terrains vagues :
« Et à moi, pourquoi tu me le fais jamais, dit Julot, comme aux autres gamines ?
Quoi ?
Zizi-panpan dans le trou du cul.
Ça me dit rien avec toi.
À cause ? II est girond, mon p’tit foiron. Pige comme il fait l’abricot, comme il est bien fendu, bien retroussé, bien ferme. II n’y manque que ta queue.
Ferme ça, pisseuse ! t’es dégueulasse ; t’as la ruelle pleine de marmelade, eh ! maltorchée !
C’est rien, quoi, c’est du sec, j’ai pas chié d’aujourd’hui. Tiens, ça s’en va, rien qu’avec mon ongue. Vois-tu le troufignon maintenant ? J’ai décollé c’qui y avait d’ssus. C’est pas encore assez propre ? Attends j’pisse dans ma liquette et j’me débarbouille l’entre-deux avec. Reluque, mon Julot, comme le v’là rose et beau.
Ça me dit toujours rien… T’as les cheveux coupés, Titine. Derrière toi, j’croirais que j’encule un garçon. Ça m’la coupe.
Ben merde, c’est toi qui m’la coupes ! Un garçon ! Zieute-moi donc la moniche, tiens donc, zieute-la-moi là ! T’as vu des gamins avec deux trous, eh ! fourneau ! Si tu sais pas c’que c’est un con, probable que tu t’as pas r’gardé ! »
V La grande soeur qui est au bordel :
« C’est bien ta soeur Charlotte qu’est au bordel près de l’Opéra ?
Oui. Elle est venue chez nous hier.
Oh ! dis ! raconte-moi ! Ce qu’elle doit en avoir, des amis, celle-là ! oh ! la veinarde !
Tu penses ! Soixante par semaine, qu’elle en a !
Et quoi qu’ils font avec elle ?
Elle leur met la langue dans le cul. Pis elle les suce.
Tous, qu’elle les suce ?
Oui. Sauf ceux qui aiment mieux l’enculer.
Oh ! Elle se laisse enfiler par le petit trou ?
Faut bien. Toutes les nuits une ou deux fois. C’est ça qui rapporte le plus. Les enculeurs ; ils la demandent tous, à cause qu’elle se laisse bien faire.
Et combien de fois par jour qu’on la baise ?
Oh ! là ! là ! ce que t’es pucelle ! Mais on la baise jamais ! Quand on va au bordel c’est pas pour baiser !
Ah !… Alors comment qu’elle décharge ?
Ben, elle a une bonne amie, une bonne brune qu’on appelle Sarah, qu’a pas encore eu la vérole. Quand la journée est finie, ma soeur et Sarah se bouffent le chat. C’est meilleur que de faire l’amour. »
VI Plus de zèle que de capacités :
« Tu te trousses bien vite. Y’a longtemps que tu fais le métier, petite cochonne ?
Y a que deux mois, m’sieu, mais je sais bien.
Quel âge as-tu ?
Dix ans et demi.
La femme qui fait le guet, là-bas, c’est ta mère ?
Non, m’sieu, c’est une qui loge sur le palier.
Tu es dépucelée ? Oui, je sens ça ?
Oh ! oui, m’sieu, baissez-vous que je vous y mette la queue !
Malheur ! quand j’y mets seulement le doigt, je suis au fond tout de suite. Comment veux-tu que j’y mette la queue ?
Eh ben, le petit bout ; c’est assez pour jouir.
Laisse-moi te la mettre dans le cul. Ça rentrera plus loin.
Oh ! et vous allez me faire saigner et papa me foutra des coups.
Va donc ! tourne-toi, écarte les fesses, j’irai doucement, n’aie pas peur.
Alors attendez que je vous la mouille.
C’est bon. Assez mollardé comme ça. Donne ton cul.
Doucement au moins, pas vite, dites, m’sieu, pas vite… Ouille ! Là ! là !
Veux-tu pas crier ! tu vas faire venir les agents.
Je crie pas, m’sieu, mais j’ai mal… Déchargez vite ! oh ! là !
Tais-toi c’est fini. J’ai la pine pleine de merde. Torche-moi ça.
Pas dans ma chemise, m’sieu. T’sous ma robe, ça se verra pas. »
VII Je me branle :
« Quoi que tu y as fait, à Nestine, dis Julot, qu’elle avait l’air si cochon hier au soir en sortant du terrain vague ?
T’es trop gourde pour que je te le dise. Tu veux pas seulement montrer ta moniche.
Je veux pas devant tous les gamins, mais à toi tout seul, je veux bien. Mets-y la main, elle te mordra pas.
Tu parles qu’elle a pas de dents ! elle a pas même de poils.
Oh ! là ! n’entre pas le doigt, Julot, je suis pucelle.
T’as le bouton rudement gros, toujours.
C’est que je me branle… Alors quoi que tu y as fait, à Nestine, dis, Julot, qu’elle s’empoignait la motte à travers ses jupes en sortant d’avec toi ? »