L'appel d'Orlando

Par Parker

Parker 02: L'appel d'Orlando

Synopsis : La deuxième partie de la série "Parker" : Le chef Orlando se trouvait devant un choix difficile : Devait-il sortir sa salope d’adjointe de cette prison pour hommes.

ATTENTION : Cette histoire décrit des scènes de bondage, Sado/Masochisme, rapports non consentis, Domination/Soumission et toutes ces sortes de bonnes choses. Si vous ne voulez pas lire ce genre de prose, il serait mieux de stopper maintenant. Je le pense vraiment. Cette histoire n’est PAS POLITIQUEMENT CORRECTE (bien que j’espère qu’elle soit correcte grammaticalement).

Copyright 1993 de Parker (moi).

Adapatation Française : Perverpeper.

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            Le vieil homme, les épaules souffrantes, se rassit lentement sur son siège et frotta ses yeux fatigués. La faible clarté de la lampe du bureau cabossée ne lui procurait plus autant de luminosité qu’il y a vingt ans lorsqu’il l’avait achetée. Pourtant, c’était largement préférable à au halo fluorescent des néons fixés au plafond. La lumière diffuse qui baignait son bureau donnait à ses heures supplémentaires un sentiment confortable d’isolement à cette heure - 6h 30 - ce vendredi après-midi – alors qu’il apercevait la pièce principale, vide et sombre derrière les vitres nues de la porte d’entrée de son bureau, il pouvait s’imaginer, seul dans la faible lueur. Le silence assourdi du bureau abandonné l’appaisa.

Il soupira et secoua la tête, en souriant. Pure sottise. Il n’était qu’un vieil illuminé – à près d’un an de la retraite – obligé à travailler plus longtemps que les autres car il était trop lent et trop inefficace pour finir son travail pendant les heures de bureau.

            Et il fallait terminer ce travail.

            Le dossier était ouvert sur son bureau, exposant son contenu à ses yeux. Il s’agissait d’un Theodore "Teddy" Grant, convaincu de deux délits de vol d’arme et d’un de kdnapping. Grant était avait été détenu à la prison de Point Hope Maximum Facility pour plus de douze ans maintenant, et finalement sa liberté sur parole avait été acceptée. La commission judiciaire avait approuvé cette décision, mais seulement avec deux ou trois voix d’avance et la justice Californienne requerrait l’aprobation du service de détention avant de procéder à la mise en liberté du prisonnier.

            Une lecture rapide des rapports attestait que Grant avait été un prisonnier modèle pendant les dernières années – pas de bagarres (connue des services concernés en tous cas) ; pas de confrontation avec les surveillants ; il avait terminé un cycle de trois ans en obtenant un diplôme d’arts liberaux…

            Le vieil homme grogna. Arts libéraux. Il reconnaissait là le conseil d’un de ces avocats astucieux.

            Encore que…

            Il savait ce qui se passait en prison. Il avait travaillé de centre de détention en centre de détention pendant une grande partie de sa vie professionnelle et, de plus, avait exercé dans cette prison particulière pendant près de vingt ans. Il connaissait ce pénitentier ; ce n’était pas le genre d’endroit où on emprisonnait quelqu’un sans que ce soit absolument indispensable.

            Et certains hommes méritaient une deuxième chance.

            Grognant, il apposa sa signature sur le formulaire et glissa les documents dans le dossier. Il avait presque terminé ; plus qu’un…

« Joe ? »

            Le vieil homme leva les yeux, supris. C’était Carol Jenson, le nouveau comissaire délégué à la justice. Bien, pas vraiment nouvelle ; elle occupait le poste depuis presque un an maintenant. Si seulement Rachel avait…

« Ce paquet faisait partie de la candidature de liberté sur parole de Benson, » Dit-elle, posant une enveloppe épaisse sur son bureau. « Ça vient des archives, ils allaient le détruire. »

            Sur le moment, il ignora l’enveloppe, la regardant tandis qu’elle se tenait devant lui, faiblement illuminée par la clarté de la lampe de son bureau. Ses longs cheveux blonds lui faisaient un visage qui aurait été joli si son nez n’avait pas été cassé et mal soigné il y a de nombreuses années. Il en connaissait la raison : Un mari violent. Tragique, mais elle l’avait quitté il y a longtemps et avait continué sa vie.

            Soudain, il ressentit un besoin de compagnie. Peut-être n’avait-il pas besoin d’être seul à ce moment.

« Tu arrives bien tard, » tenta-t-il de plaisanter pour continuer à la faire parler. « Et un vendredi en plus. Quoi de neuf ? »

« Je faisais un peu de rangement, » répondit-elle en exhibant un sourire fatigué. Généralement, elle ne se confiait pas. Il fut surpris de constater qu’il ne la connaissait pas vraiment ; même après l’avoir fréquentée pendant toute une année. « J’essayais de mettre de l’ordre dans mon bureau. En plus, je me sens plutôt seule dans mon appartement depuis que Karen est en Europe. »

            Qui ça ? Karen… Ah, sa fille.

« Elle n’est pas encore revenue ? »

« Hmm-hmm. Jennifer et elle font du camping quelque part en Ecosse. Elle devrait être de retour dans quelques semaines. » Carol réajusta son sac en place sur son épaule et s’apprêta à s’en aller. « Ne travailles pas trop tard, d’accord ? »

« C’est le dernier, » promit-il, la suivant péniblement des yeux tandis qu’elle disparaissait dans la pénombre. Comment cela peut-il être, pensa-t-il, d’avoir un enfant… une famille ?

            Secouant la tête, il s’occupa du paquet qu’elle venait de lui apporter. Elle portait l’inscription RB-006C ; ce qui prouvait qu’elle faisait partie du fichier Robert Benson. Probablement quelque chose comme un commentaire arbitraire, vu son apparence. Visiblement, quelqu’un avait pensé que ce document relevait de la décision d’accorder ou non cette liberté sur parole.

            Il le décacheta.

            Une feuille de papier en glissa, suivie d’une petite enveloppe, et de deux cassettes étiquetées "A" et "B". Il fixa le papier, glissant sur l’écriture manuscrite pour arriver à la signature : "Burke".

            Burke !

            Il sentit sa respiration ralentir dans sa gorge en fixant ce nom. Harrison Burke avait été coordinateur entre les centres de détention régionnaux et le département de la justice. Et il avait aussi été un bon ami.

            Et il était mort.

            D’un cancer.

            Le contenu de la lettre ne lui apporta rien. Il disait simplement :

"Joe :
    Avant de te décider pour la candidature Benson, écoute ces cassettes.

Burke."

            Ce bâtard avait toujours été taciturne.

            Les mains tremblantes, le vieil homme ouvrit un des tiroirs de son bureau et en sortit un petit magnetophone à cassettes, un vieux magnetophone portable qu’il avait utilisé il y a bien longtemps lorsqu’il avait du interviewer les détenus. Aujourd’hui, bien sûr, ils étaient simplement trop nombreux, et il fallait un "master" ou quelque chose comme ça avant de pouvoir ne serait-ce qu’en regarder un.

            Il introduisit la cassette "A" et appuya sur le bouton "lecture". La voix émanant du haut-parleur fut immédiatement reconnaissable.

            C’était Burke, bien entendu.

Silence.

            Silence.

            Le vieil homme porta une main à son visage et combattit les larmes qui lui venaient aux yeux. La mort de Burke n’avait pas été rapide ni indolore. Sa mémoire…

            La cassette restait silencieuse, excepté un léger sifflement.

Le vieil homme tendit la main et appuya sur le bouton "stop". Il resta assis, silencieux, quelques instants, le visage innexpressif tandis qu’il tentait de digérer ce qu’il venait d’entendre. Puis il se pencha en avant et ouvrit la petite enveloppe.

            Onze photographies ; des polaroids.

            Elles étaient numérotées. La première représentait Rachel – c’ÉTAIT Rachel – accroupie sur la couchette d’une cellule, tenant un journal datant de juin dernier : Preuve de la date à laquelle la photo avait été prise. Elle était vêtue d’un large uniforme de prisonnière. Ses cheveux blonds, habituellement si bien coiffés, étaient complètement ébouriffés, et ses yeux bleu étaient emplis de frayeur.

Il fit défiler les photos rapidement, ne s’attardant jamais trop longtemps sur chacune d’entre elle. C’était trop douloureux.

            Numéro trois : Aout. Rachel ne portait qu’une culotte. Le journal était posé à côté d’elle sur la couchette pendant qu’elle soulevait à deux mains ses seins amples, les pointant vers l’appareil photo, comme si elle les offrait au photographe.

            Numéro cinq : Octobre. Son visage n’était visible que de profile car il frottait contre l’entrecuisse d’un homme impossible à identifier. On ne voyait que la base de son pénis mais la bosse qu’il faisait dans sa gorge était clairement visible alors qu’elle tentait de s’accomoder à l’épaisseur de l’intrus. Un mince filet de bave pendait entre sa lèvre inférieure et son sein nu.

            Numéro neuf : Fevrier. Celle là était prise de derrière, pendant qu’elle était visiblement sodomisée par un homme dont on ne voyait pas la tête. Elle avait le visage tourné vers l’appareil-photo. Sa bouche était ouverte et elle semblait haleter, bien qu’il soit incapable de déterminer si c’était à cause du plaisir ou de la frayeur.

            Numéro dix : Mars…

            Dégouté, le vieil homme jeta les photos. Il sentait une boule dans sa gorge et dut ravaller ses larmes.

« Burke, » marmona-t-il, « espèce d’enculé. Qu’est-ce que tu as fait ? »

            Il prit une respiration profonde.

            Ayant réussi à reprendre le contrôle de ses émotions, le vieil homme tendit la main pour échanger les cassettes. Il appuya sur le bouton "lecture".

            Il se pencha en avant sur son fauteuil et augmenta le volume. Est-ce qu’elle…

« Joe… Je veux seulement… S-seulement te dire à quel point j’… » Gémit-elle.

« A quel point j’… J’aime ça i-ici. » Un bruit de claquement régulier retentissait en arrière-plan. Il pouvait l’entendre renifler tout en tentant de parler intelligiblement.

« S-s’il te plait, Joe… S’il te plait. N’accepte pas la demande de liberté de B-Benson. S’il te plait… Laisse-moi ici. J’aime tellement ça… Ah… Ah… »

            Ses gémissements s’amplifièrent en profondeur et en volume jusqu’à ce que finalement ils se transforment en petits cris saccadés qui finirent par se calmer. Il y eut quelques instants de silence, avec juste sa respiration lourde et alors : « Joe !!! Aide-moi ! Aide… »

            Sa voix fut coupée soudainement lorsque quelqu’un éteignit brusquement l’enregistreur.

            Le vieil homme – Joseph Orlando, surveillant-chef de Point Hope Maximum Security Facility – resta assis en silence pendant que la cassette continuait à siffler dans l’appareil. La lueur de la lampe de son bureau, qui paraissait si faible et insuffisante une heure plus tôt, lui semblait maintenant beaucoup trop brillante ; il se sentait exposé et vulnérable.

            Une cible.

            Que pouvait-il faire ?

            Faire libérer Rachel et en supporter les conséquences ? Il ne pouvait rien prouver, mais maintenant il n’avait plus aucun doute à propos de sa culpabilité dans les détournements de fonds de la prison ; l’histoire de Burke sonnait juste sur ce point. Et encore, si sa situation était mise en évidence, il savait qu’il aurait du mal à prouver son ignorance ; selon toute probabilité, le mieux qu’il prouvait se produire serait de ruiner sa carrière et lui faire perdre sa pension.

            Le pire ? Et bien il n’ôsait même pas y penser.

            L’abandonner à son sort ? Était-ce vraiment une option ? Comment arriverait-il a dormir s’il faisait ça ? Comment pourrait-il oublier ses derniers cris pathétiques alors que l’enregistrement était coupé. Rachel et lui avaient été amis ; ou, au moins, il l’avait considérée comme une amie. Évidemment, elle avait eu une vision différente en la matière.

            L’alternative était déchirante.

            Encore que…

            Après tout, Joseph Orlando n’avait pas obtenu ce poste en étant incapable de prendre des décisions complexes. C’était l’une des plus dures, mais il devait faire face et faire de son mieux.

            Il se redressa dans son siège, l’esprit plus clair.

            De toute façon il n’avait que peu de choix.

            Lentement, il tendit la main et…

FIN

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