La directrice de l'institut Ospif (11) |
Par Charlène O
Collection "La Directrice de L'Institut Ospif"
par Charlene O.
Episode 11: "Madame Hélène raconte son histoire..."
Madame Hélène était la doyenne des enseignantes de l'Institut Ospif. Elle
avait de beaux restes, jamais on ne lui aurait donné ses cinquante-cinq ans.
Dans son jeune âge elle avait dû être très jolie. De taille moyenne, les
années n'avaient que légèrement accentué les rondeurs aux bons endroits. Ses
cheveux blonds, descendant jusque sur ses épaules, lui donnaient un air jeune
et dynamique.
La Directrice l'aimait bien: madame Hélène était une personne cultivée,
toujours soignée de sa personne, et elle avait un sens inné de la pédagogie.
En plus, elle avait montré à maintes reprises que les femmes ne lui étaient
pas indifférentes. Et à l'Institut ce sont des choses qui comptent...
Un jour, elle aidait la Directrice à ranger quelques dossiers dans les
archives de l'Institut, quand - par accident? - sa main frôla les hanches de
la Directrice. Celle-ci se retourna et lut dans les grands yeux bleus que le
professeur n'était nullement gênée de ce geste.
"J'admire votre ligne, Madame la Directrice..." dit-elle de sa voix douce et
elle refit son geste, suivant délicatement la ligne des hanches, du bout des
doigts.
L'instant après les deux femmes se trouvaient face à face, les yeux dans les
yeux, les mains sur les hanches l'une de l'autre. Du courant électrique
passait...
Sans paroles elles se comprenaient.
C'est dans le petit salon de la Directrice que Madame Hélène se laissa aller
aux confidences:
"Je n'ai pas toujours été bisexuelle, vous savez, j'y ai été forcée. Par deux
'amies' de classe... près de dix ans après la fin des études..."
"Vous dites qu'elles vous ont forcée?"
"Oui. C'était un samedi, je m'en rappelle comme si c'était hier..."
Et Madame Hélène se mit à raconter son histoire...
"J'étais seule dans mon appartement et je préparais mes cours. J'avais viré
mon fiancé quelques semaines plus tôt parce qu'il m'avait trompée avec ma
meilleure amie. Et puis, on a sonné à la porte. C'étaient deux amies de
classe, que je n'avais plus vues depuis longtemps..."
"On passait dans le coin, et puis on s'est dit, tiens, pourquoi ne pas monter
dire bonjour à 'La Belle Hélène'..."
"'La Belle Hélène', c'est un surnom que j'avais en classe. Je n'étais pas mal,
vous savez, à l'époque...", Hélène expliqua. La Directrice sourit,
l'encourageant à continuer son histoire...
"En moins de cinq minutes, nous étions assises toutes les trois sur le canapé.
Emilie à ma gauche, Chloé à ma droite. J'aurais dû me douter de quelque chose
car elles étaient vraiment tout contre moi. Je sentais la chaleur de leurs
cuisses contre les miennes. C'était au mois de mai et je portais une petite
jupe à carreaux, qui m'arrivait jusqu'aux genoux. Emilie fit la remarque
qu'elle trouvait la jupe très jolie:
"Où l'as-tu trouvée? Tu es à croquer!"
"Je... euh... " je balbutiais, un peu gênée par son compliment.
Emilie fit aller le bout des doigts sur ma jupe, sur le dessus de ma cuisse,
comme pour sentir la qualité du tissu. Un peu par politesse je lui retournai
le compliment:
"Ta robe est chouette aussi!" C'était une robe en coton imprimé, blanche avec
des fleurs bleues. Chloé portait un vieux jeans délavé qui la moulait comme un
gant.
La main de Emilie se fit plus pressante. Je ne sais pas si c'était voulu ou
pas, mais en remontant le long de ma jupe, elle accrocha le tissu et fit
monter la jupe bien au dessus du genou.
Confuse je tirais sur ma jupe. A ce moment-là, Chloé se tourna vers moi, mis
sa main sur mon genou droit, et me darda une langue pointue dans l'oreille. Ce
fut le signal.
"Hé, mais qu'est-ce que vous faites?" J'étais médusée. Les deux filles étaient
en train de m'allumer!
"Vous me faites une blague? Dites, euh... vous voulez du café? Je vais faire du
thé... Vous aimez le Earl Grey?" J'aurais trouvé n'importe quoi pour me sauver.
Mais elles ne me laissèrent pas partir.
Emilie me coupa la parole:
"Ne sois pas stupide, on veut batifoler un peu... S'amuser, quoi!"
"Mais, mais..." je ne trouvai plus mes mots, "je ne suis pas... comme 'ça'..."
"Comme quoi, ma petite Puce? Nous sommes toutes pareilles tu sais!" Sa main
caressait franchement l'intérieur de ma cuisse par dessus ma jupe. Je
commençais à me sentir sérieusement mal à l'aise. J'avais soudain très chaud.
"Je trouve que 'ma Puce' te va bien... Bien mieux que 'Belle Hélène', tu ne
trouves pas, Chloé?"
"Sûr! 'Belle Hélène ça fait un peu poire, je trouve" et elles pouffèrent de
rire.
Ensuite - je n'ai pas su voir si elles s'étaient fait signe - elle me prirent
chacune par une genou, puis m'ouvrirent les cuisses. Ma jupe remonta très haut
et je sursautai.
"Non! Ca suffit, laissez-moi maintenant! Vos petits jeux ne m'amusent pas."
"Mais pas question, ma Puce, on y est, on y reste! On va s'amuser un peu... Et
puis tu verras, tu aimeras, promis!"
"Je ne suis euh, je ne suis pas lesbienne!" j'arrivai à dire, espérant que
cela calmerait leurs ardeurs.
"Mais nous non plus, mon chou! Mettons que nous sommes 'bi', c'est dans le
vent tu sais... Il n'y a qu'une femme qui sait ce qui fait vibrer une autre
femme... Les femmes qui se disent 'hétéro' sont des 'bi' qui s'ignorent!"
Chloé approuva les mots d'Émilie :
"Sûr. Les hommes c'est chouette aussi. Mais c'est tout différent."
Je me sentais vraiment mal à l'aise. Vautrée au fond du canapé, les genoux
tenus écarté non par un homme, mais par deux femmes, je n'en menais pas large.
Mon front était couvert de transpiration.
Je me surpris à haleter. Chloé l'avait remarqué:
"Ca t'excite, hein, Pupuce! C'est la première fois? Dis? La première fois avec
une femme? C'est ça qui te chipote?"
Je ne sus pas quoi répondre. J'étais au bord de la panique. J'aimais les
hommes, je n'avais jamais été attirée par les femmes. Bien sûr, à l'école, il
y avait des filles qui formaient un couple, surtout chez les pensionnaires. Je
les avais regardé faire et cela ne m'avait pas attiré. Ni répugné, non plus,
d'ailleurs. Mettons que cela me laissait indifférente. Dans l'optique de 'à
chacun sa tasse de thé...'.
Mais maintenant j'étais confrontée avec deux amies qui donnaient tous les
signes d'être plus que des amies...
Pire, qui voulaient me faire profiter de leurs leçons. Je n'étais absolument
pas prête pour ça!
"Non, non et non, je ne joue pas vos jeux. J'ai été ravie de vous revoir, mais
je dois partir..."
Mais elles étaient déchaînées, sentant que leur proie ne pouvait plus leur échapper. Elles prirent mes jambes entre les leurs, pour avoir les mains
libres.
Me tenant chacune par un genou et un bras, elles lancèrent une attaque en
règle: Emilie mit carrément sa main sous ma jupe, tandis que Chloé m'embrassa
sur la bouche. J'étais sans défense. Mon corps se crispait, mais en vain.
J'essayais de garder la bouche fermée, mais la langue agile de Chloé se fraya
un passage entre mes lèvres. Comme un petit animal sa langue me frottait les
gencives, au-dessus des dents. De pure misère je me suis mise à pleurer. Je
parvins à tourner la tête.
"Mais laissez-moi... Qu'est-ce que je vous ai fait? Laissez-moi donc!"
Rien à faire. Pleins d'images fusèrent dans ma tête. Les idées qu'on se fait
d'amours lesbiennes, moi comme esclave de ces deux furies... Je ne pus rien
faire, Chloé glissa résolument sa langue entre mes dents. Une langue chaude et
douce. Je fermai les yeux, j'étais trop gênée pour regarder cette femme qui
m'embrassait passionnément, comme seulement quelques hommes m'avaient
embrassés jusqu'à présent.
Je gémis quand je sentis la main d'Emilie insister entre mes cuisses.
J'adorais les jeux amoureux avec une homme, mais cette main qui me frôlait
l'entrejambe avait une douceur, un raffinement que je ne connaissais pas, qui
me troublait, qui me fit peur. Elle ne me touchait pas vraiment, elle
m'effleurait, rien à voir avec la main d'un homme qui vous caresse. C'était
tellement diabolique que malgré moi mon corps réagit: je sentis un
fourmillement familier dans mon ventre et sans que je le veuille mon bassin se
soulevait à l'encontre de ces doigts qui appartenaient aussi à une femme.
Emilie me susurra:
"On va t'apprendre, ma Puce... N'aies pas peur, on ne va pas te faire mal..."
Mais je me sentais comme un condamné devant la potence. Je fis un dernier
essai:
"Je vous en supplie, laissez-moi! Je ne dirai rien à personne, mais partez!"
Je sanglotais.
Chloé me dit "Petite sotte" et recolla ses lèvres aux miennes. Les yeux
fermés, la bouche scellée par Chloé, je pleurais doucement. Prudemment la
jeune femme me souleva le sein droit, puis le laissa retomber. Je frémis, ne
m'attendant pas à ça. Elle recommença son manège, soulevant le sein avec
douceur, puis le relâcha brusquement. Je gémis, troublée, beaucoup plus que si
elle m'avait malaxé la poitrine à pleine mains. C'était doux, c'était pervers...
Mais c'était tellement agréable... A mon grand désarroi je me rendis compte que
j'étais en train de me laisser aller... J'essayais une dernière fois de briser
l'envoûtement , mais je sentais instinctivement que j'étais en train de
perdre, que j'étais sans défense devant ces deux femmes, expertes en femmes...
La main d'Emilie glissa sur ma culotte, lascivement, en formant de petits
cercles aléatoires du bout des ongles, remontant sur mon bas-ventre. Elle
atteignit bientôt l'élastique de la taille et, au lieu de le tirer vers le bas
comme je l'y attendais, elle tira dessus, autant que ma jupe le permit, puis
le relâcha. L'élastique claqua sur la peau de mon ventre et fit un léger bruit
que nous avons entendu toutes les trois. Je sursautai, perdant un instant le
contact avec la bouche de Chloé. Emilie continua de chipoter avec l'élastique.
C'était éprouvant pour les nerfs. Je savais ce qui allait se passer, mais
justement, rien ne se passa, Emilie jouait avec l'élastique de ma culotte. Au
point où je voulais lui crier 'Alors, vas-y, tires-le, qu'attends-tu?'...
Chloé mit doucement sa main sur mon sein, par dessus mon pull-over en
cachemire et augmenta la pression imperceptiblement. C'était bon, Dieu que
c'était bon, je sais encore parfaitement ce que je ressentais alors...
Elle m'aplatit le sein, puis le relâcha, puis poussa à nouveau du plat de la
main, mais d'une manière si délicate, si... féminine... Mes seins ne sont pas
gros, mais cette manipulation me donnait l'impression d'avoir une poitrine
importante, ultrasensible, convoitée. Elle alternait, l'un sein, puis l'autre,
puis à nouveau le premier. A cet instant je crus qu'il y avait des fils électriques qui reliaient mes seins à mon sexe: le plaisir que me procurait la
caresse de ma poitrine descendit entre mes jambes et éclata dans mon ventre.
Alors seulement je me rendis compte qu'Emilie avait profité de l'assaut de
Chloé pour faire glisser ma petite culotte sans que je résiste; pour qu'elle y
arrive j'avais dû l'aider involontairement en soulevant mon derrière. Je ne
m'en étais même pas aperçue.
La culotte glissa le long de mes jambes et tomba par terre. Mes cuisses furent à nouveau écartées. Je paniquais: j'étais plutôt pudique de nature, et de me
retrouver les genoux tenus écartés me donnait le vertige. Ma jupe avait
remonté très haut sur mes cuisses. Sournoisement les filles tirèrent sur mes
jambes et je glissai vers le bord du canapé, jusqu'à ce que mes fesses
pendaient dans le vide.
En m'embrassant Emilie frottait son nez au mien 'comme les Esquimaux
s'embrassent'; entre-temps elle releva mon chandail et défit mon
soutien-gorge. Puis elle reprit son doux jeu, cette fois-ci avec mes seins
nus. J'étais comme tétanisée. Son massage était si doux, si subtil, que je
serais restée des heures comme ça, à la laisser faire...
J'ouvris mes yeux en grand en sentant Emilie qui vint s'asseoir à califourchon
sur ma jambe; je vis avec effroi qu'elle avait ôté sa robe. Son soutien-gorge
blanc se dessinait sur la peau bronzée. Puis je regardai plus bas, vers
l'endroit où son corps touchait le mien... Emilie avait aussi enlevé sa culotte.
Un triangle net ornait son ventre.
Je fis 'non' de la tête, mais elle se mit à rire. Je me rappelle que j'avais
très peur, comme dans un cauchemar. Emilie se pencha vers moi, frottant son
sexe sur ma cuisse, elle prit un mamelon dans sa bouche. En même temps sa main
revenait entre mes cuisses. J'ai failli crier quand ses doigts s'emparèrent de
moi.
Comme dans un rêve j'entendis Chloé enlever son jeans. Puis elle s'assit sur
l'autre cuisse. Elle glissa une main en dessous de mes fesses, cherchant
l'ouverture de mes reins. Je suffoquais. C'était contre nature, c'était contre
tout ce que j'avais appris et vécu jusqu'alors... Mais c'était bon. Le plaisir
se disputait la honte.
Maintenant, avec le recul, je dois avouer que je m'accrochais au fait qu'elles
me tenaient fermement, qu'elles m'empêchaient de bouger, que ce n'était donc
pas volontairement que je subissais leur assaut, leurs caresses; je
m'accrochais à l'idée du viol comme à une bouée de sauvetage...
C'était cela: c'était un viol, elles m'ont forcé à subir leur jeux dégradants,
elles m'ont forcée à gémir quand leurs mains me pénétrèrent... Elles
m'embrassaient à tour de rôle, la salive coulait de mon menton. Elles usaient
de toute la technique qu'elles maîtrisaient pour me faire jouir contre mon
gré...
Tout le temps j'avais surtout une peur panique d'une chose: que Emilie ou
Chloé, ou les deux, s'asseyent sur mon visage, m'obligeant à... je n'osais même
pas y penser, malade de dégoût...
Mais si je suis honnête, je dois avouer que je devenais aussi peu à peu malade
d'envie. Mes cuisses étaient gluantes là où Emilie et Chloé me chevauchaient.
Je ne pouvais pas le voir, mais je savais qu'elles se caressaient: leur
respiration devint bientôt aussi rapide et saccadée que la mienne. Mais elles
attendirent, prolongeant l'attente, me faisant franchir doucement le point de
non-retour. J'avais l'impression d'être soulevée comme en lévitation, je
devenais légère, légère, le sang cognait à mes temps. Leur respiration
m'entraînait, nous étions en harmonie toutes les trois, puis je me pus plus
m'empêcher et je me mis à crier, doucement d'abord, puis de plus en plus fort.
Ce devait être cela qu'elles attendaient, car les frôlements que je perçus
accélérèrent, la pression de leurs entrejambes sur mes cuisses augmentait... Je
jouis, le plaisir décuplé parce que je l'avais repoussé si longtemps, croyant
que je serais plus forte que leurs mains, que leurs bouches sur mes seins, que
leurs sexes sur mes cuisses. J'avais perdu, je criais... Cela déclenchait la
jouissance chez Emilie, et quelques secondes plus tard aussi chez Chloé, comme
si les deux femmes m'avaient attendu avant de se laisser aller..."
Madame Hélène soupira, le regard trouble perdu dans son passé.
La Directrice respecta son silence. Ce n'est qu'au bout d'une longue pause
qu'elle demanda:
"Que s'est-il passé après?"
Doucement Madame Hélène redescendit sur terre.
"J'ai eu honte de moi pendant plusieurs semaines. Honte de m'être laissée
aller... Honte d'avoir joui devant elles, avec elles, avec des femmes, avec des
femmes que je connaissais à peine... Je ne dormais plus, revivant chaque seconde
de ce viol, encore et encore. Et cela me troublait à chaque fois. Je
ressentais le même trouble que pendant ce que j'appelais 'leur assaut'. Et..."
Elle hésita. C'est la Directrice qui termina sa phrase:
"Et vous vous caressiez chaque fois?"
Madame Hélène cligna des yeux devant la sagacité de la Directrice.
"Oui, c'est bien cela, je ne pouvais pas m'en empêcher. Jusqu'au jour où je
suis dit que cela ne pouvait plus continuer comme cela. J'ai fait un exercice
mental, une analyse de conscience en quelque sorte. J'ai osé m'avouer que
faire l'amour avec ces femmes m'avait fort troublée et que j'avais joui comme
encore rarement j'avais joui. Au bout de ce gymkhana mental j'ai retrouvé la
paix en moi: j'ai accepté qu'à part les hommes, les femmes aussi savaient me
faire jouir; j'ai accepté que je ne devais pas avoir de honte d'être
bisexuelle..."
Elle sourit tendrement à la Directrice.
"Merci de m'avoir écoutée... Peu de gens connaissent cette histoire... Je choisis
soigneusement à qui je la raconte, car je suis fort troublée chaque fois que
je repense à cette première fois..." et pour prouver ses dires, elle prit la
main de la Directrice et la glissa sous sa jupe...
- fin de l'épisode -